Clôture de l’Exaltation de la Croix Saint-Prix, septembre 2019

 C’était hier la clôture de la fête de l’Exaltation de la Croix qui commémore la découverte par Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, de la croix sur laquelle le Christ a été crucifié.

Au cours de la cérémonie de baptême, le célébrant met une croix au cou du baptisé en prononçant les paroles suivantes du Christ : « Si quelqu’un veut venir à Ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il Me suive ». Tout chrétien orthodoxe fait fréquemment le signe de la croix qui est au centre de la vie des chrétiens.

Le supplice de la croix, que le Christ a portée sur le chemin du Golgotha, est la conséquence d’un jugement rendu par les autorités religieuses et non civiles, de l’époque. Le Christ a été insulté par la foule qui L’avait acclamé auparavant. Il a reçu des crachats, a été battu, avant d’être soumis à une mort, considérée comme infâmante.

Pour quelle raison fête-t-on alors la Croix ? Sans la Croix, sans la mort du Christ, il n’aurait pu y avoir Sa Résurrection qui justifie notre foi et annonce la nôtre, à la fin des temps. Mais quelle croix le Christ nous appelle-t-Il à porter ? Il ne nous est pas demandé de rechercher des épreuves, de rechercher la souffrance et la mort. Il ne nous est pas demandé de rechercher le martyre. Il nous est demandé d’accepter, en essayant de progresser sur le plan spirituel, les maladies – sans oublier toutefois de les soigner, d’accepter les contrariétés, les épreuves, les injustices que nous pouvons subir. Et s’il ne faut pas rechercher la souffrance pour soi, en guise de mortification, il faut encore moins l’accepter pour les autres. Quand notre prochain souffre, même si nous ne l’apprécions pas, il est indispensable d’essayer de le soutenir, de lui venir en aide, de soulager sa souffrance. Quand un chrétien est témoin d’une injustice, il n’a pas le droit de détourner le regard, sous prétexte que cela peut être bénéfique, sur le plan spirituel, pour celui qui en souffre.

Saint Nectaire d’Egine, un grand saint grec de la deuxième moitié du 19-ème siècle et du début du 20-ème, a porté une croix à multiples facettes. Enfant, il a vécu dans une grande pauvreté et a quitté sa famille à l’âge de 13 ans pour travailler à Constantinople, chez un patron qui lui a mené la vie dure. Il a commencé à enseigner en école primaire à 16 ans, et a continué jusqu’à l’âge de 29 ans, quand il est entré dans un monastère, prenant le nom de Lazare, l’ami que le Christ avait ressuscité. Et le nom de baptême du futur Saint Nectaire était Anastasios, qui signifie « résurrection » – double symbole. Il a alors entamé une vie en Eglise, en tant que diacre, puis prêtre, puis évêque. Il n’a pas été martyrisé physiquement, mais après avoir connu une courte période faste auprès du Patriarche d’Alexandrie, il a porté une lourde croix avec humilité, sans se révolter. Victime de graves calomnies, il a été brimé par sa hiérarchie ecclésiale au plus haut niveau, jusqu’à sa mort. A cette croix s’est ajoutée la maladie. Son humilité et les croix, qu’il a portées, en ont fait un saint. Deux premiers miracles se sont produits le jour de sa naissance au ciel : un parfum émanant du corps du défunt s’est répandu dans sa chambre d’hôpital et a continué d’être perçu pendant six mois. Une infirmière, qui s’occupait des soins de sa dépouille, a jeté la chemise de saint Nectaire sur le lit voisin, occupé par un paralysé. Cet homme a immédiatement retrouvé l’usage de ses membres.

La croix que nous sommes amenés à porter, si elle est très lourde, peut mener au désespoir. Un chrétien doit être conscient que cette croix, s’il l’accepte, ouvre les portes du Royaume, à condition qu’elle soit portée avec humilité. C’est plus facile à comprendre qu’à accepter. C’est le travail de toute une vie.

Toute ressemblance avec des événements passés ou présents est tout sauf fortuite …

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