Saint Jacques, frère du Seigneur  Luc 6, 31-36  Mt 13, 53-58   2 Co 11, 31- 12, 9  Ga 1, 11-19

 

                  Nous fêtons aujourd’hui saint Jacques, le frère du Seigneur, le premier évêque de Jérusalem. Selon notre tradition, l’Apôtre Jacques est l’aîné des enfants que saint Joseph a eus avec Salomé, sa première femme, avant d’être veuf et de prendre Marie pour épouse. Dans les Evangiles de Marc et de Matthieu, il est écrit que les fidèles d’une synagogue de Nazareth, qui connaissaient le Christ, leur ancien voisin, s’étonnaient de Son érudition et de Sa sagesse, un jour où Il prit la parole au cours d’un office:  » Quelle est cette sagesse qui Lui a été donnée, si bien que même des miracles se font par Ses mains ? N’est-ce pas le fils du charpentier ? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie et Ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et Ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » – est-il écrit.

            Le texte est si explicite qu’il est difficile de comprendre pourquoi en Occident, les frères « par alliance » du Christ sont devenus des cousins.

            La tradition juive, celle du Christ et de Ses apôtres est, a priori, une tradition orale, ce qui explique que de nombreux détails de la vie du Christ, de Sa mère et de Son beau-père, n’aient pas été rapportés dans les Evangiles, parce qu’ils étaient connus de tous. Les premières générations de chrétiens n’ont eu accès aux Evangiles que dans leur version orale. Les Evangiles ont été mis par écrit au cours de la fin du premier siècle, après la rédaction et l’envoi des épîtres de Paul et des autres apôtres. Le problème est que cette tradition orale s’est rapidement perdue dans le monde chrétien, même si elle a été maintenue chez les premiers Pères de l’Eglise, et elle a été remplacée par des versions écrites lues pendant les offices, que ce soient les Ecritures, ou les vies des saints et les explications des fêtes que l’on retrouve dans les synaxaires. C’est en référence à la tradition orale que, dans notre Eglise, les fidèles suivent les offices en les écoutant, et n’ont pas recours à des versions écrites comme chez nos frères catholiques ou protestants.

            La tradition orale rapporte que le futur Saint Jacques, le premier des enfants de Joseph, était déjà un Juste. Il avait adopté dès l’enfance un mode de vie qui ressemblait beaucoup à celui de Saint Jean-Baptiste. Sa conversion s’est opérée après la Résurrection du Christ. Il est écrit dans les Actes des apôtres, qu’après l’Ascension, les apôtres se sont réunis dans une maison de Jérusalem, « avec quelques femmes, dont la Mère de Jésus et les frères de Jésus ». C’est à ce moment qu’il aurait été choisi par le collège des apôtres pour présider la communauté de Jérusalem, même s’il n’apparaît nommément qu’aux chapitres 12, puis 15 et 21 des Actes des Apôtres. L’apôtre Pierre, délivré miraculeusement de la prison où il avait été interné, demande que l’on avertisse Jacques et les autres frères de la communauté de Jérusalem. Ensuite, il est rapporté que l’apôtre Jacques a pris la parole au cours de ce qu’on appelle généralement le premier Concile de Jérusalem. Cela nous conforte dans l’idée que si l’évangéliste Luc n’a pas fait d’allusion directe au rôle joué par Saint Jacques dans les 11 premiers chapitres des actes des apôtres, c’est que dans le contexte de la tradition orale, il était inutile d’insister sur ce point, puisque tout le monde le savait.

            La mort en martyre de l’apôtre Jacques, frère du Seigneur, vers l’an 62 est racontée dans le synaxaire. Invité à prêcher devant le Temple de Jérusalem, il sera lapidé par une foule hostile et achevé à coup de bâtons.

               L’apôtre Jacques nous a laissé la liturgie qui porte son nom et dont se sont inspirés les auteurs des liturgies qui ont suivi. Il est l’inspirateur de l’office de l’onction des malades que nous célébrons régulièrement, ne serait-ce que pendant le Grand carême, et il nous a laissé une épître qui a le mérite d’être claire, accessible à tous, et dont presque chaque ligne mériterait d’être apprise par cœur. Le Christ a demandé que l’on laisse venir à Lui les enfants. Son enseignement devait toujours être accessible. C’est ce que Saint Jacques, le frère du Seigneur a réussi à faire.

 

 

 

 

 

 

 

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