Clôture de l’année liturgique à Saint-Prix.

 

            Nous allons bientôt nous séparer pour la pause estivale. Nos offices reprendront en septembre. Les premières vêpres, comme la liturgie de rentrée scolaire et ecclésiale, seront consacrées à la préservation de la nature – notre patriarche a demandé il y a quelques années à l’un de ses évêques de composer des vigiles à la gloire de la Création. Le résultat est plus qu’intéressant. Ne manquez pas la liturgie de rentrée et, si possible, ses vêpres.

            Attardons-nous, en attendant, sur le bilan de cette année que nous avons passée ensemble. Avant tout, notre paroisse a été honorée par la visite de notre archevêque, sa première visite pastorale de convalescent.

 Des offices ont été introduits pour la première fois dans notre pratique paroissiale – la lecture du canon de Saint André de Crête, les vêpres avec litia, la veille de l’Ascension qui n’était pas chômée pour nous. Il n’était pas simple d’affronter les embouteillages et de venir à Saint-Prix après une journée de travail. Cela n’a pas été possible à tout le monde, mais beaucoup d’entre vous se sont déplacés.

Nous recevons maintenant deux fois par an le père Nicolas Kisselghoff et la communauté qu’il dessert. C’est devenu une tradition. Il est réjouissant de voir que nos communautés fusionnent tout naturellement, comme si elles avaient toujours été liées. Notre joie pascale a été renforcée par la présence de nos amis de Compiègne.

La fréquentation des offices a été régulière, « par roulement », certains paroissiens se relayant pour que leur prêtre ne souffre jamais de solitude.

            Jamais, le samedi soir mis à part, nous n’avons ressenti de vide. Le dimanche, l’église finit toujours par se remplir, même si le manque de sévérité du successeur du père André I a, semble-t-il, des répercussions sur la ponctualité de certains.

            Le problème du samedi soir est général dans le monde orthodoxe, surtout en Europe occidentale. Les vigiles, le plus souvent réduites chez nous aux vêpres, font pourtant un tout avec la liturgie. Faisons un examen de conscience honnête et évaluons à sa juste mesure l’importance des activités qui nous empêchent d’y participer une fois tous les quinze jours.

            L’ecclésialisation de la vie à laquelle nous devons tendre sous-entend que notre orthodoxie se manifeste par notre fréquentation des offices et soit complétée, dans notre quotidien, par la mise en conformité de nos vies au message de l’Evangile. Ces efforts doivent être le prolongement de notre participation aux offices et non s’y substituer. L’un ne va pas sans l’autre. Les offices ne remplacent pas l’amour du prochain, et l’amour du prochain est incomplet, sans la participation aux offices.

            Nous bénéficions de privilèges qui sont loin d’être négligeables. Notre église nous appartient, nos femmes et hommes myrrhophores la rendent de plus en plus belle, son environnement géographique est paisible et agréable.  Nous avons un chœur que l’on pourrait nous envier, comme l’a souligné notre archevêque. C’est le fruit des efforts constants de notre chef de chœur et des choristes, qui, malgré leur expérience, continuent à travailler, à répéter. Il faudrait peut-être rappeler à ceux qui veulent néanmoins apporter leur soutien au chœur en chantant depuis leur place, qu’ils sont les bienvenus aux répétitions afin d’intégrer le chœur. Dans notre tradition, le chant choral, comme l’iconographie ont une mission propre. Ils ne souffrent pas l’improvisation.

            Les enfants sont toujours nombreux. C’est très certainement du à la qualité de la catéchèse qui leur est dispensée par deux de nos piliers. Les adolescents sont moins nombreux. Là aussi, c’est un problème récurrent dans l’Eglise. C’est un peu notre faute à tous. Nous ne leur donnons pas assez l’envie d’y aller.

            Grâce à vous tous, nous bénéficions de l’atmosphère très positive qui règne dans notre communauté. Nous venons d’horizons différents, nos parcours ont été différents, nos opinions peuvent être différentes, mais nous nous retrouvons, le dimanche, autour de l’essentiel. L’espace d’un instant, parce que nous sommes loin de la perfection, nous sommes unis, nous sommes un à l’image de la Trinité.

 Après la liturgie, ne laissons jamais quelqu’un parmi nous affronter seul ses problèmes. Comme l’a écrit l’apôtre Paul, « réjouissons-nous avec ceux qui se réjouissent et pleurons avec ceux qui pleurent ». « Portons les fardeaux les uns des autres ». Ne pleurons pas trop quand même, car il faut garder  des forces pour les fardeaux les plus lourds à porter.

Accueillons, continuons d’accueillir avec bienveillance toute personne qui croit entrer ici par hasard. Il n’y a pas de hasard. Si cette personne est entrée, c’est qu’elle est importante pour nous, et nous pouvons devenir importants pour elle.

Nous ne sommes pas une association, comme il y en a des milliers. Nous ne sommes pas non plus seulement un groupe d’amis. Grâce à la présence de l’Esprit, nous sommes bien plus que cela. Cela nous donne des responsabilités supplémentaires.

En dehors des liturgies, nous essayons d’être orthodoxes, ou de le devenir, comme le disait le père Cyrille Argenti. A la liturgie, et le plus longtemps possible après elle, dans la mesure de nos faibles moyens, nous sommes l’Eglise et devons tout faire pour le rester.

 

   

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