Dimanche 20 janvier Col 3, 4-11 Lc 17, 12-19

Notre mémoire nous joue des tours – le plus souvent, nous trouvons qu’avant tout allait mieux – les gens étaient plus honnêtes, la société était moins dépravée, le niveau était plus élevé dans les écoles, et ainsi de suite. Maintenant, tout va plus mal. Le problème est que les écrivains de l’Antiquité faisaient la même constatation. Si tout cela était vrai, l’humanité devrait avoir sensiblement régressé.

En fait, notre tendance à décrier le présent et à surévaluer notre passé nous conduit à des conclusions erronées. Les progrès matériels et scientifiques sont indéniables et le processus va en s’accélérant. Mais il y a un domaine dans lequel il n’y a aucun progrès collectif, il y a un domaine dans lequel tout recommence à zéro à la naissance de chaque personne, c’est celui de la spiritualité. Depuis la chute du premier homme, malgré tous les progrès qui ont été faits dans tous les domaines, les descendants d’Adam que nous sommes, subissons les conséquences de la chute. Nous sommes sujets à la maladie, nous sommes mortels, et nous sommes davantage attirés par le mal qui nous séduit que par le bien qui nous semble austère. L’apôtre Paul le résume en écrivant dans son épître aux Romains que « tous – Juifs comme Grecs (c’est à dire tout le monde), tous sont sous l’empire du péch頻, et plus loin, il ajoute : « Je prends plaisir à la loi de Dieu en tant qu’homme intérieur, mais dans mes membres, je découvre une autre loi qui combat contre la loi que ratifie mon intelligence ; elle fait de moi le prisonnier de la loi du péché. » Ces affirmations étaient d’actualité pour Saint Paul, lui-même, elles sont aussi d’actualité pour nous. Depuis le 1-er siècle du christianisme l’humanité a fait des progrès gigantesques dans tous les domaines, sauf dans celui qui pour nous croyants est essentiel, elle n’a fait aucun progrès dans le domaine de la spiritualité. Tout est à conquérir, individuellement par chaque personne qui vient au monde.

            L’évangile d’aujourd’hui met l’accent sur une tendance qui a traversé les siècles et qui est tout aussi actuelle maintenant qu’à l’époque de Saint Paul. Nous avons tendance à trouver normal que tout aille bien, et n’en éprouvons aucune gratitude à l’égard de qui que ce soit, et avons tendance à tenir Dieu, ou les autres, pour responsables quand tout va mal ou moins bien. Des dix lépreux qui ont été guéris par le Christ, neuf ont trouvé cela normal, et n’ont à aucun moment éprouvé de la reconnaissance. Un seul est revenu sur ses pas.

            Evitons d’adopter l’attitude des neuf lépreux ingrats et choisissons plutôt celle du 10-ème. Même dans les situations les plus difficiles, nous avons toujours des raisons de remercier Dieu.

 

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