Parabole des talents


Matthieu, 25, 14-30  2 Co, 6, 1-10

 

                  La parabole des talents est celle que nous connaissons le mieux. Ces fameux talents dont il est question, c’est tout ce que nous avons reçu à la naissance, puis tout ce que nous avons reçu par la suite et continuons de recevoir chaque jour, même si nous n’en sommes pas conscients. Ces talents, nous devons les développer en fonction du plan de Dieu pour chacun d’entre nous. Ce plan nous est proposé – les Evangiles indiquent la marche à suivre, le mode d’emploi. A nous d’adapter notre parcours terrestre à ce que Dieu espère de nous, sachant que nous avons chacun un parcours individuel, nous avons chacun une personnalité et des capacités diverses.

            Nous tous, ici, avons des talents communs et d’autres qui nous sont propres. L’un de ces talents communs est notre paroisse. Nous en sommes tous responsables. Nous l’avons tous reçue comme un cadeau. Nous devons tous la servir à la mesure de nos moyens.

            Le premier concerné, bien sûr, est le prêtre à qui l’évêque a confié la paroisse. Il en éprouve de l’angoisse, car il sait qu’il aura à répondre devant Dieu de ses ouailles. D’autant plus que l’homme, et donc lui-même et ses paroissiens, sont complètement libres de faire le bien ou le mal. Mais sa mission est de se préparer et de préparer la communauté à la rencontre physique avec Dieu, à la communion aux Saintes espèces. Son rôle est de transmettre aussi clairement que possible l’enseignement du Christ, de donner les explications nécessaires, et d’essayer de ne pas être un contre-exemple. Un prêtre est un homme ordinaire qui assure des fonctions qui ne le sont pas. Il est faible, il est dramatiquement imparfait. Le recteur d’une paroisse de la Région parisienne, a dit dans un sermon il y a une trentaine d’années qu’un prêtre pouvait être assimilé à un poteau indicateur. Même quand il est pourri, ou en mauvais état, même quand il s’enfonce dans la boue, il indique la bonne direction.

            Notre paroisse est notre talent commun. Ses responsables laïcs, ceux qui chantent, ceux qui décorent la chapelle, les femmes et hommes « myrrophores » qui veillent à sa beauté, à sa propreté et à son aménagement, ceux qui accueillent avec gentillesse les personnes de passage, ceux qui ont l’impression de ne pouvoir que prier, parce que leur modestie les fait penser qu’ils ne peuvent rien apporter d’autre – alors que c’est essentiel – tous ont un rôle à jouer.

            Notre paroisse est sans problèmes. L’atmosphère y est paisible – l’on n’y connaît pas de conflits, et depuis que notre donatrice nous a fait don des locaux, nous savons que désormais nous ne pouvons plus être expulsés. Notre église est donc là « pour de nombreuses années ». C’est un bienfait pour lequel nous ne pouvons que remercier Dieu, et nous ne le ferons jamais assez. Notre situation qui était incertaine est maintenant stable pour très longtemps. Mais comme dans la parabole des talents, nous courons le danger de succomber à la tentation de l’autosuffisance, et ce qui serait encore pire – à la tentation de l’autosatisfaction. Nous pouvons être tentés de nous contenter de ce confort, sans prendre le risque de nous développer sur tous les plans. 

            Notre situation géographique fait que l’on n’arrive pas ici par hasard, parce que la porte était ouverte et que le chœur chante bien. Nous ne sommes pas en centre-ville, la fréquentation de nos offices ne dépend que de nous.

            Continuons de bien chanter, continuons de décorer la chapelle avec le même goût, continuons d’entretenir les liens d’amitié qui nous unissent, continuons d’accueillir avec bienveillance les nouveaux venus. Par notre façon de vivre, essayons d’attirer à l’Eglise ceux pour qui elle est étrangère, ceux qui l’ont quittée. Essayons de ne pas manquer les offices – une église dont l’assistance est fournie, où l’on est bien accueilli est une église qui rayonne. Le Christ nous demande d’être la lumière du monde et d’enseigner toutes les nations.

            Continuons de prier, avec confiance. Seuls, sans l’aide de l’Esprit, nous n’aurions rien de ce que nous avons, parce que nous ne méritons rien, la notion de mérite n’est pas chrétienne. Nous sommes tous les « serviteurs inutiles », les serviteurs ordinaires de l’Evangile qui, lorsqu’ils font le bien, ne font que ce qu’il faut faire. Sans l’assistance de tous les instants de l’Esprit, nous serions perdus, ne l’oublions pas.  Bonne année liturgique à tous !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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