dimanche de la Croix 2011

Dimanche de la Croix  Hb 4, 14 – 5, 6   Mc 8, 34 – 9, 1 

 

            C’est aujourd’hui le 3-ème dimanche de carême, nous sommes à peu près à mi-parcours. Il reste encore trois semaines de carême et la Semaine sainte. L’Evangile du jour rappelle que la voie qui mène au Royaume n’est pas facile à suivre. Les paroles prononcées par le Christ ont du pour le moins  surprendre à la fois les apôtres et la foule. Quand Il enjoint Ses disciples potentiels et les apôtres à « prendre leur croix pour Le suivre », que peuvent-ils bien comprendre ? La croix était l’instrument utilisé par les Romains pour appliquer la peine capitale aux condamnés autres que les citoyens romains. Le mot « croix » était, par conséquent, automatiquement associé à la mort, qui plus est, à une mort douloureuse. La foule qui écoute le Christ comprend que ceux qui veulent Le suivre, ceux qui veulent devenir Ses disciples doivent changer totalement de vie, doivent se convertir, comme le demandait Jean Baptiste, et ils doivent en quelque sorte mourir. Il leur est dit que cette conversion ne sera pas facile, que les efforts à fournir sont assimilables au supplice de la croix, que la nouvelle vie qui s’offre à eux sera précédée par la mort de l’ancienne.

            Ces paroles, adressées à des personnes précises, à des villageois de la région de Césarée de Philippe, au nord de la Galilée, s’adressent également à nous qui avons lu et écouté la Parole.

            Si nous voulons vraiment suivre le Christ, nous devons nous renier. Nous devons assumer les paroles du Notre Père, en particulier quand nous disons: « que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

En tant que chrétiens, nous devrions nous soumettre à la volonté de Dieu sur terre, au quotidien, et dans l’au-delà, quand le moment sera venu. Cela implique que nous connaissions cette volonté et que nous abdiquions la nôtre.

            Pour connaître la volonté de Dieu, il est plus que recommandé d’assister aux offices. La liturgie, et particulièrement celle de saint Basile que nous célébrons pendant le Grand carême, est une leçon de théologie à la portée de tous. Nous trouvons dans les textes des deux liturgies, en usage dans l’Eglise orthodoxe, les réponses à la plupart des questions fondamentales que nous pouvons nous poser. La lecture des Ecritures est également essentielle. Comment pourrions-nous prétendre connaître la volonté de Dieu sans avoir lu et relu les Evangiles, les épîtres apostoliques et l’Ancien testament ? Ces lectures sont une source inépuisable. Chaque relecture fait faire de nouvelles découvertes. Ne négligeons pas cette activité, dont il convient de rappeler qu’elle est fortement conseillée pendant le Grand carême et qu’elle devrait devenir une habitude en temps ordinaire.

            Mais il ne suffit pas de connaître la volonté de Dieu. Il faut aussi s’y soumettre. C’est là qu’apparaît la notion de Croix. « Qui veut sauver sa vie la perdra », – dit le Christ. Si nous faisons passer notre volonté avant celle de Dieu, si nous voulons sauver notre mode de vie en ce monde, parce qu’il nous convient, même s’il ne convient pas à Dieu, nous risquons de perdre la vie, la vraie – celle qui, certes commence à notre naissance, mais se prolonge ailleurs, après notre mort terrestre. Or nous vivons comme si notre vie s’arrêtait le jour où notre cœur cesse de battre, nous vivons comme si ce que nous faisons sur terre n’avait pas d’implications pour la suite.

            Alors prenons pour acquis que nous connaissons la volonté de Dieu, que nous savons ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, prenons pour acquis que nous savons que nous aurons à répondre de tous nos faits et gestes, de toutes nos pensées. C’est là que commence le plus difficile. C’est là que nous devons prendre notre Croix, c’est-à-dire nous convertir, nous tourner vers Dieu et avancer vers le Royaume. C’est là que commencent les problèmes. C’est là que nous connaîtrons le plus d’échecs, parce que nous sommes faibles, parce que nous sommes avant tout les arrière-petits-enfants d’Adam et avons hérité de sa tendance à suivre les conseils du Malin. La situation pourrait sembler désespérée.

            Mais l’extrait de l’épître aux Hébreux d’aujourd’hui rend l’espoir. Selon les paroles de l’apôtre Paul,  » nous avons le Christ, le Fils de Dieu (…) qui a été éprouvé, en tous points à notre ressemblance, mais sans pécher (…) et qui est capable d’avoir de la compréhension pour ceux qui ne savent pas et s’égarent, car Il est, Lui aussi, atteint de tous côtés par la faiblesse ».

Plus simplement, cela signifie que le Christ, entièrement homme a connu toutes les tentations, même s’Il n’y a jamais cédé. Il sait donc à quel point notre situation est difficile. Paul ajoute que le Christ S’est offert en sacrifice pour tous les péchés du peuple, comme un Grand prêtre offre des sacrifices pour les fautes de ceux qui lui ont été confiés. Et il est dit ailleurs dans les Evangiles que le Christ n’est pas venu juger mais sauver.

Cherchons à trouver, en toutes circonstances, quelle est la volonté de Dieu, ce qu’Il attend de nous dans notre quotidien. A moins d’une grâce particulière, cela ne peut se faire que par la connaissance des Ecritures. Ensuite, essayons de nous plier à Sa volonté, même si elle vient en contradiction avec la nôtre. Et enfin, ayons la foi en la mansuétude de Dieu qui palliera nos insuffisances et tiendra compte de notre persévérance.

 

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