dimanche des Rameaux 2012

Dimanche des Rameaux.

 

            Nous fêtons aujourd’hui la résurrection de Lazare et l’Entrée triomphale du Christ à Jérusalem. Tous les ans nous mettons l’accent sur l’ambigüité cette fête. La résurrection de Lazare n’est qu’une résurrection parmi d’autres, même si elle est plus spectaculaire que toutes les autres résurrections que le Christ a opérées – les détails relevés dans les Evangiles prouvent que la mort de l’ami du Christ avait été effective, et si le miracle avait été transposé au 21-ème siècle, le doute n’aurait pas été permis, personne n’aurait pu parler d’une sortie de coma, personne n’aurait pu trouver une explication rationnelle. La foule qui a accueilli le Messie était en liesse pour de mauvaises raisons. Le Messie n’était pas là pour bouter les Romains hors de la Palestine et S’installer sur un trône terrestre. D’autre part, un miracle, ne donne la foi qu’à ceux qui sont prêts à la recevoir, et il conforte celle de ceux qui l’ont déjà. Le récit du dimanche des Rameaux ne rend pas trop optimiste – la foule qui glorifie le Christ va le conspuer dès que le vent aura tourné, dès que le Christ sera arrêté. La foi de ceux qui l’avaient, la foi de tous les apôtres, sauf celle de Jean et des femmes myrrhophores, va chanceler. Elle renaîtra à la Résurrection.

            Ne succombons pas à la tentation de regarder cette foule de haut, à la tentation de penser que notre foi aurait été plus ferme que celle des disciples. Penchons nous sur notre situation spirituelle à la lumière de la Passion et de la Résurrection du Christ. En quoi sommes-nous meilleurs que les habitants de Jérusalem contemporains du Christ ?

            Nous nous préparons à fêter la Résurrection du Christ. Qu’allons-nous fêter exactement et quel est l’impact de cette Résurrection sur notre vie ? Toute fête est précédée d’une préparation. Comment nous sommes-nous préparés ? Quels efforts avons-nous fournis ? Avons-nous changé, ne serait-ce qu’un peu, nos habitudes ? Le sermon de Saint Jean Chrysostome lu à Pâques nous rassure – Dieu est, certes, exigeant, mais Il est aussi compatissant. Il accueille avec amour et sans faire de reproches l’ouvrier de la première heure, comme celui de la onzième « Il donne au premier, Il a pitié du dernier ». Saint Jean ajoute: « que personne ne se plaigne de ses péchés, car le pardon a jailli du tombeau ».

            Il n’est rien dit de ceux qui arrivent à la douzième heure, quand le travail est fini. Si nous transposons ce sermon à notre réalité – il nous concerne tous. Nous sommes tous des ouvriers, disons de la troisième, quatrième ou cinquième heure, parfois de la onzième, puisque nous sommes ici et ne limitons pas nos apparitions à la nuit de Pâques. Alors apprêtons-nous à écouter avec encore plus d’attention l’homélie de Saint Jean qui nous exhorte à « goûter aux richesses de la miséricorde », à « ne plus craindre la mort dont celle du Sauveur nous a délivrés », « car le Christ est ressuscité et il n’y a plus un mort au tombeau, car le Christ est devenu prémices des défunts ». Saint Jean Chrysostome annonce notre salut. Ce salut sera l’aboutissement de notre foi. « Nous croyons. Seigneur, viens à l’aide de notre peu de foi ! » 

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