Matthieu 22, 35-46

Matthieu 22, 35-46  2 Co 4, 6-15

 

                  « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeœur, de toute ton âme et de toute ta pensée ». « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ces deux phrases sont tirées de l’Ancien testament, elles ne heurtent donc pas la sensibilité des légistes et des pharisiens à qui le Christ S’adresse. Elles résument la Loi qu’observaient et qu’observent les Juifs.

            « Le premier commandement est le plus grand », – précise le Christ, mais Il ajoute immédiatement que le second est aussi important que le premier. L’évangéliste Jean en explique la raison dans sa première épître. »Si quelqu’un dit: « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas. » « Quiconque hait son frère est un meurtrier ». La phrase est très forte, mais elle est profondément vraie. La haine est destructrice, ne serait-ce qu’en pensée. Elle est meurtrière sur le plan spirituel. Nous ne nous rendons pas compte de la force des mots. Des propos désobligeants prononcés devant quelqu’un que nous n’aimons pas beaucoup, ou même que nous aimons bien, ou, encore pire, des propos rapportés à cette même personne par un tiers, peuvent s’ancrer dans sa mémoire, sinon définitivement, en tout cas pour de longues années. Ils peuvent détruire spirituellement les deux ou trois protagonistes. La rancune est un sentiment qui ronge. La critique est une manifestation de l’orgueil. C’est l’orgueil qui a causé la chute du premier homme, c’est l’orgueil, et le désir de se passer de Dieu qui font chuter les descendants d’Adam que nous sommes. L’enfant qui vient au monde subit les conséquences de la chute, il n’est en rien coupable. Quand en grandissant, puis en devenant adulte il vit comme si Dieu n’existait pas, il participe à la faute du premier homme.

            La parole pouvant être destructrice, faisons toujours attention à ce que nous pouvons dire. Une critique, même involontaire, même si elle a été faite sans volonté de nuire, peut avoir de lourdes conséquences. 

            Plus loin, l’apôtre et évangéliste Jean ajoute – « Dieu, nul ne l’a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour en nous est accompli. »

            Dans la pratique, cela signifie que, si nous n’avons pas une foi suffisante, si nous n’éprouvons pas pour Dieu un amour qui nous ferait approcher de la perfection, nous devons au moins essayer de toujours considérer notre prochain avec bienveillance, d’éviter de le juger, de ne jamais lui souhaiter de mal. Nous devons nous réjouir avec lui quand il se réjouit, et pleurer avec lui quand il pleure. Quand nous éprouvons une envie féroce de le critiquer, pensons immédiatement à ce que nous n’aimerions pas que les gens sachent de nous, à ce qui dans notre vie, nous fait honte, à ce que nous avons tant de mal à avouer en confession. Occupons-nous d’abord de nos défauts; il y a tant à faire que nous n’aurons plus le temps de nous occuper de ceux des autres. Et si cette approche finit par devenir une habitude, si elle devient un réflexe, nous parviendrons alors à la deuxième étape, nous aimerons vraiment Dieu. En pratiquant à tous les instants l’amour du prochain, nous parviendrons à l’amour de Dieu. C’est le programme d’une vie. Compte tenu de l’ampleur de la tâche, il est urgent de nous y mettre dès maintenant.

 

 

 

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