Saint Nicolas et Saint Nicolas

Saint Nicolas- Saint André

Nous venons de fêter l’’apôtre André, nous fêtons aujourd’’hui Saint Nicolas qui a rang d’’apôtre. Ces deux saints sont très vénérés dans les pays de tradition orthodoxe, en particulier en Russie.

A notre baptême, nous avons tous reçu pour prénom, celui d’’un saint. Nos parents nous ont placés sous sa protection. Les saints interviennent pour nous auprès de Dieu, à notre demande. Saint Jacques écrit dans son épître que Dieu écoute les requêtes des justes –- de ceux qui sont encore parmi nous et les requêtes de ceux qui sont dans l’’autre monde, que leur sainteté, que leur proximité avec Dieu ait été reconnue par l’’Eglise ou non, qu’’ils soient saints ou qu’’ils ne le soient pas. Cette présence des saints dans notre vie se concrétise de façon sensible au cours de la liturgie. C’est une forme d’’interaction entre les mondes visible et invisible, une interaction entre ce qu’’on a coutume d’’appeler « le bas-monde » et le Royaume. Elle ne se manifeste pas seulement par les prières que nous adressons à tel ou tel saint quand nous lui demandons d’’intervenir pour nous auprès de Dieu. Et au hit-parade des demandes d’’intercession, au hit-parade des cierges, après le Christ et Sa Mère qui sont hors concours, c’’est sans doute Saint Nicolas qui est à la première place, en tout cas en Russie.

La présence des Saints, la présence de l’Eglise invisible est concrétisée par les icônes et les fresques qui ornent les églises orthodoxes. Pendant la liturgie nous – Eglise visible, sommes en union avec l’’Eglise invisible, celle que nous ne voyons pas. Les disciples d’’Emmaüs, eux non plus n’’ont pas vu le Christ, parce qu’’eux, comme nous, étaient atteints de cécité spirituelle. Les icônes et les fresques pallient notre aveuglement. Nous célébrons la liturgie non seulement en compagnie des chérubins et des séraphins, mais aussi en compagnie de tous les saints.

Le p. Alexandre Schmemann, théologien russe de l’’émigration, qui a vécu en France et aux Etats-Unis, a écrit que la liturgie eucharistique était « une procession, une route par où l’’Eglise entre dans la dimension du Royaume. » Cela veut dire que lorsque nous nous rendons à une liturgie, nous quittons en partie le monde pour entrevoir le Royaume. Nous-nous rendons à l’’invitation de Dieu que nous convions à notre tour, puisque le Christ a promis qu’’Il Se trouverait parmi ceux qui se réuniraient en Son Nom. Nous « déposons tous les soucis de ce monde » pour nous concentrer sur notre rencontre avec Dieu. Pendant la liturgie, nous sommes dans le présent, tout en ayant un pied dans l’’avenir. La communion nous transporte dans l’éternité l’’espace d’’un instant. Et nous sommes transportés dans le Royaume où sont présents les saints que nous voyons sur nos icônes et tous ceux que nous ne voyons pas. Cette présence de toute l’’Eglise autour du Christ et avec le Christ est symbolisée, est rendue concrète par la proscomédie, cette première partie de la liturgie à laquelle vous participez quand vous apportez vos prosphores au célébrant.

Vous savez que le prêtre utilise cinq grandes prosphores au cours de la proscomédie. Il découpe un carré dans la première et le dépose sur la patène –- c’’est l’’Agneau, c’’est le Christ. Ensuite, il prélève une grande parcelle de la deuxième prosphore en commémorant la Mère de Dieu et la dépose à la droite de l’’Agneau, à droite du Christ. Ensuite, il prélève neuf petites parcelles de la troisième parcelle et les dispose en trois rangées à la gauche de l’’Agneau. Chacune de ces parcelles symbolise une catégorie de saints.

En prélevant la première, le prêtre mentionne le prophète et précurseur Jean-Baptiste.

En prélevant la seconde, il mentionne les prophètes Moïse, Aaron, Elie, Isaïe, David, Jessé, Daniel et tous les autres prophètes.

En prélevant la troisième parcelle, il mentionne les apôtres Pierre et Paul.

En prélevant la quatrième parcelle, il mentionne les saints évêques, les hiérarques et les docteurs de la foi Basile le Grand, Grégoire le théologien, Jean Chrysostome, Irénée de Lyon, Hilaire de Poitiers, Germain d’Auxerre, Martin de Tours et un certain nombre d’’autres grands docteurs de la foi.

En prélevant la cinquième parcelle, il mentionne une série de martyrs.

La sixième parcelle symbolise les pères théophores, c’est à dire porteurs de Dieu, les moines Antoine, Benoît, Serge de Radonège, Séraphin de Sarov,  et des moniales, dont Marie l’Egyptienne.

La septième parcelle symbolise les saints thaumaturges, les guérisseurs anargyres qui soignaient gratuitement, Côme, Damien, saint Pantaléon et d’’autres saints guérisseurs.

En prélevant la huitième parcelle, le prêtre commémore ceux qu’’on appelle les Ancêtres de Dieu, Joachim et Anne, les saints patrons de l’église où il célèbre, les saints du jour mentionnés dans le calendrier et les saints qu’’il a envie de commémorer.

La neuvième et dernière parcelle du troisième pain est prélevée en mémoire de l’’auteur de la liturgie qui est célébrée – saint Jean Chrysostome ou saint Basile le Grand.

Il reste deux prosphores : la quatrième, et la cinquième et dernière.

Le prêtre découpe deux parcelles dans la quatrième prosphore, en commémorant ses autorités ecclésiastiques, puis le pays où la liturgie est célébrée, ses autorités civiles et sa population, et il dispose les parcelles sur la patène devant ‘l’Agneau.

Il découpe enfin une parcelle dans la dernière prosphore en commémorant les patriarches défunts, les fondateurs de l’’église où il célèbre, et tous les défunts et il pose la parcelle également devant l’’Agneau.

Le prêtre commémore ensuite toutes les personnes qui sont mentionnées sur son dyptique. Et vous, les fidèles, apportez vos prosphores et lisez les noms qui y sont portés. Vos « vivants », comme vos « défunts » – en fait tous sont vivants – tous seront associés à la liturgie. Tous entourent l’’Agneau sur la patène. Et il sera demandé à la fin de l’’office que Dieu efface leurs péchés. Les paroles exactes sont : « Lave, Seigneur, par Ton sang précieux, les péchés de Tes serviteurs dont il a été fait mémoire ici, par les prières de Tes saints. » Les saints sont ceux qui sont présentés comme modèles par l’’Eglise, mais aussi tous les fidèles présents ou absents qui d’’une façon ou d’’une autre participent à la liturgie, les vivants, comme les défunts. En apportant et lisant vos dyptiques, vous devenez des co-célébrants de la liturgie. Soyez en conscients, quand vous vous-vous approchez de la table de préparation avant le début de la liturgie des fidèles. C’’est un acte très important de la liturgie qui mérite qu’’on ne l’’accomplisse pas dans la précipitation. C’’est cela la communion des saints, c’’est cela l’’anticipation du Royaume.

 

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