Dimanche des Rameaux 2013
Vous entendez tous les ans que le Dimanche des Rameaux, que l’Entrée triomphale du Christ à Jérusalem est une fête ambiguë. C’est la même foule qui reçoit le Messie avec tous les honneurs et, quelques jours plus tard, va conspuer Celui qui S’est laissé arrêter sans résistance et ne cherchera à aucun moment à échapper au sort qui Lui est réservé.
Le Messie censé bouter les Romains hors de la Palestine, va être condamné à mort sous les huées et Sa peine sera confirmée par Pilate, même s’il l’a fait avec réticence. Malgré cette ambiguïté, malgré la brièveté du « triomphe » du Christ, le Dimanche des Rameaux reste une fête, dont l’importance est telle, qu’elle est classée parmi les douze fêtes majeures et qu’avec l’Annonciation, elle rompt le jeûne du carême le plus sévère de l’année liturgique. En ce jour on délaisse la liturgie de Saint Basile pour la liturgie de Saint Jean Chrysostome et les ornements liturgiques sont verts et non noirs ou violets. Qu’y-a-t-il donc de si joyeux à fêter ?
Tout d’abord, il y a la résurrection de Lazare. Elle revêt une importance plus grande que celle des autres résurrections opérées par le Christ.
Lazare est bien mort, et il est mort deux fois. Il va ressusciter, mais il mourra de nouveau, comme tout le monde. Il mourra, selon la tradition orthodoxe, à Larnaca, anciennement Cition, sur l’ile de Chypre, où il a été évêque.
Les récits des évangélistes, ne laissent aucun doute quant à la réalité de sa première mort, puis de son retour à la vie. Son corps avait même commencé à se décomposer, et la famille de Lazare regrettait que leur ami Jésus ne soit pas venu plus tôt, à un moment où il aurait été encore possible de changer le cours des événements. Cette première résurrection est provisoire, elle n’est qu’un sursis. La seconde Résurrection, celle du Christ-homme est, elle, définitive. Et elle préfigure la nôtre qui, elle aussi, sera définitive.
Nous fêtons la résurrection de Lazare, parce qu’elle a frappé les foules et a rendu triomphale l’entrée du Christ à Jérusalem, et, surtout, parce qu’elle a été annoncée par les prophètes. Elle a été annoncée par Zacharie qui a prédit l’arrivée du Messie avec ces mots : « Tressaille d’allégresse, fille de Sion ! Pousse des acclamations, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi S’avance vers toi ; Il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne – sur un ânon tout jeune … Il proclamera la paix pour les nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre ».
L’Entrée à Jérusalem a aussi été annoncée par le roi et prophète David dans le psaume 117, dans la numérotation de l’Eglise orthodoxe : « La pierre que les maçons ont rejetée est devenue la pierre angulaire. Cela vient du Seigneur : c’est une merveille à nos yeux ! Voici le jour que le Seigneur a fait : qu’il soit notre bonheur et notre joie (…) Béni soit celui qui entre au nom du Seigneur. Le Seigneur est Dieu et Il nous a donné la lumière : formez le cortège, rameaux en main … ».
L’Entrée du Christ à Jérusalem est une fête majeure parce qu’elle nous fait revivre la manifestation de Son messianisme, et parce qu’elle confirme la réalisation des prophéties de l’Ancien testament.
Nous allons fêter Pâques dans une semaine. Le Grand-carême s’est achevé vendredi soir, nous entrons ce soir dans la semaine de la Passion. Pendant le Grand-carême, il a été proposé dans notre paroisse de participer aux vêpres du Pardon, à une liturgie des Présanctifiés et à deux lectures, une partielle et une complète du canon de Saint André de Crête. Tous ces offices sont des préparations à la Fête des fêtes, qui sont spécifiques au Grand-carême. Que ceux qui n’ont pu en bénéficier essayent de venir aux offices du Jeudi Saint pour la lecture des Evangiles de la Passion et du Vendredi Saint pour la mise au Tombeau du Christ. La joie pascale n’en sera que plus grande.
