Nativité de la Mère de Dieu Ph 2, 5-11 Lc 10, 38-42, 11, 27

La Nativité de la Mère de Dieu est la première des douze fêtes majeures du cycle liturgique, nous la fêtons huit jours après le Nouvel an liturgique de notre Eglise. Nous savons que Pâques est la fête des fêtes, la fête la plus importante, sans laquelle les autres n’auraient pas de sens. Mais, de la même façon, toutes les autres fêtes instituées par l’Eglise commémorent des événements qui ont chacun préparé la naissance du Dieu qui S’est fait homme. Ces événements ont préparé la Résurrection du Christ que Dieu a programmée pour effacer les conséquences de la chute du premier homme.
L’un des acteurs absolument incontournables de ce projet divin a été la Mère de Dieu, la jeune fille qui a accepté de participer à ce projet, sans trop savoir ce à quoi elle s’engageait, pourtant en toute confiance. Ce personnage dont l’importance est inouïe est pourtant quasiment ignorée par les Evangélistes qui lui consacrent très peu de lignes, si bien que pour toutes les fêtes mariales l’évangile choisi est celui qui rapporte la rencontre du Christ avec Marthe et Marie, les sœurs de Lazare. et se termine par l’exclamation d’une femme qui S’adresse au Christ en lui disant : « heureuse la femme qui T’a porté et allaité ! A quoi le Christ répond : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »
La Mère de Dieu a été d’une humilité et d’une discrétion hors du commun. Les évangélistes ont respecté son silence « médiatique », dirions-nous maintenant. Mais il est certain que les auteurs des Evangiles l’ont consultée. Les saints martyrs Denis l’Aéropagite et Ignace le Théophore, martyrisés respectivement en 96 et en 107 auraient rédigé des hagiographies de la Mère de Dieu qu’ils avaient côtoyée pendant la dizaine d’années précédant sa Dormition. C’est de ces récits et des évangiles apocryphes que se sont inspirés saint Ambroise de Milan et les auteurs des différents synaxaires qui donnent des explications sur les fêtes et la vie des saints de chaque jour de l’année.
Toute fête est résumée par des tropaires et des kondakions. Ceux de la Nativité de la Mère de Dieu nous donnent quelques explications:
« Ta Nativité, Vierge Mère de Dieu a annoncé la joie au monde entier, car de toi S’est levé le Soleil de justice, le Christ notre Dieu ; Il a détruit la malédiction et donné la bénédiction, Il a aboli la mort et nus a donné la vie éternelle. »
« En ta sainte Nativité, ô Très-pure, Joachim et Anne ont été délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Eve de la corruption de la mort. Délivré de la condamnation pour ses péchés, ton peuple célèbre ta Nativité et clame : la femme stérile enfante la Mère de Dieu qui nourrit notre vie ».
Un des théotokions des vigiles de la fête donne une explication qui n’en est pas une : « Ton mystère très glorieux dépasse tout entendement, ô Mère de Dieu : ta pureté demeurant scellée et ta virginité intacte, tu t’es fait connaître véritablement Mère, en enfantant le vrai Dieu ; prie-Le de sauver nos âmes. »
La naissance, la vie et la Dormition de la Mère de Dieu restent très mystérieuses. L’Eglise orthodoxe, prudente donne des explications dans les textes des offices, mais ne cherche pas à expliquer l’inexplicable. Elle n’a pas promulgué de dogmes. Mais la Mère de Dieu est l’objet d’une vénération particulièrement forte dans les Eglises catholique et orthodoxe.
Elle est pour nous un modèle d’humilité et de foi. Elle est notre intercesseur privilégié auprès de Son Fils qui, Lui-même intercède pour nous auprès du Père. Ce qui est un objet de foi, ce qu’il nous est si difficile de comprendre, nous le comprendrons peut-être ici-bas si l’Esprit nous délivre un jour, ne serait-ce que partiellement de notre cécité spirituelle. Nous le comprendrons, de toute façon, dans l’autre-Monde.

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