Dimanche des Rameaux 2014

         En Eglise, nous parlons de trois naissances – la première est commune à toute  l’humanité, tout être humain vient au monde de la même façon. Les deux naissances suivantes sont spécifiques au monde chrétien. Le baptême est une seconde naissance, et la troisième est le passage dans l’Au-delà, ce que nous appelons la naissance au ciel.

          Nous commémorons aujourd’hui l’Entrée triomphale du Christ à Jérusalem qui a précédé Sa Passion et Sa Résurrection le troisième jour. Et dans notre paroisse, nous avons la joie de célébrer également le baptême d’Emmanuel, c’est à dire la mort de l’ancien Emmanuel et sa seconde naissance, sa résurrection en tant qu’homme nouveau, mort et résurrection symbolisés par sa triple immersion dans l’eau du baptême.

La triple immersion est remplacée chez nous par une triple aspersion, puisque nous n’avons pas ici de fonds baptismaux pour adultes.

L’analogie avec la fête de Pâques s’impose. Le jour de son baptême, le nouveau baptisé participe à la mort et à la Résurrection du Christ. Dans l’Evangile de Marc, le Christ répond à Jacques et Jean, qui lui demandent une place de choix dans le Royaume, que pour cela ils devront être « baptisés du baptême dont Il va être baptisé », qu’ils devront « être capables de boire la coupe qu’Il va boire ». Au chapitre 12 de l’Evangile de Luc, le Christ annonce « qu’Il a un baptême à recevoir » et que « cela Lui pèse d’attendre que ce baptême soit accompli ». Dans les deux passages, Il fait allusion à Sa mort sur la Croix et à Sa Résurrection.

Le verbe « baptiser » signifie d’abord « couler ». C’est le mot que les Grecs utilisaient pour parler de la destruction en mer d’un navire. Celui qui est baptisé est « coulé » trois fois, et trois fois il « refait surface ».

L’analogie avec la fête de Pâques est à l’origine de l’habitude qu’avaient les premiers chrétiens de baptiser le jour où ils commémoraient la Résurrection du Christ, mais le choix de cette date n’a jamais été une obligation.

Ethéria, une chrétienne de Rome du 4-ème siècle en pèlerinage à Jérusalem rapporte que les baptêmes y étaient souvent célébrés soit le jour de Noël qui était fêté en même temps que le Baptême du Christ dans le Jourdain, soit le dimanche de Pâques, soit celui de la Pentecôte. Dans la pratique actuelle une personne peut être baptisée à n’importe quel moment de l’année, y compris pendant les périodes de carême, ce qui n’est pas le cas des mariages, par exemple.

           A son baptême, celui qui vient d’être baptisé retrouve le statut du premier homme avant la chute. Il reste cependant l’héritier d’Adam. Il est, comme lui, mortel, il est comme lui sujet aux maladies physiques et spirituelles, et il est libre de ses choix, qui peuvent le mener au Royaume, ou l’en éloigner.

Ce retour à une forme d’innocence n’est malheureusement pas définitif. Il faut le renouveler tout au long de sa vie en recourant aux sacrements que propose l’Eglise, et en particulier à la demande régulière du pardon des fautes commises, pardon que Dieu accorde toujours à ceux qui le demandent, comme le père a pardonné à l’enfant prodigue..

       Le baptême est le commencement d’une nouvelle vie. C’est encore plus sensible quand il s’agit d’un baptême d’adulte qui n’est jamais un baptême sociologique, qui est rarement un baptême de convenance.

        Cher Emmanuel, nous partageons avec vous ce moment unique qu’est votre entrée dans l’Eglise et nous sommes très heureux de vous accueillir avec Christine et Marc-Aurèle dans notre paroisse que vous fréquentez depuis un bon moment, avec une assiduité qui peut servir d’exemple. Vous êtes maintenant un membre à part entière de notre communauté.

 

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