Ro 6, 18-23 Mt. 8, 5-13
Dans l’extrait de l’épître d’aujourd’hui, l’apôtre Paul écrit à la communauté de Rome que « libérés du péché et devenus serviteurs de Dieu, ses membres, c’est à dire les chrétiens de Rome, portent les fruits qui conduisent à la sanctification, dont l’aboutissement est la vie éternelle ».
Nous sommes chrétiens, nous essayons ou nous devrions essayer de servir Dieu le moins mal possible, malgré notre imperfection, et comme nous le disons dans le Credo, « nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir », en espérant avoir une petite place dans le Royaume.
Il est souvent question dans les Ecritures des conditions qu’il faut remplir pour obtenir le salut. Le chemin est balisé par les dix commandements de la loi donnée par Dieu à Moïse qui se résument en l’amour de Dieu et l’amour du prochain, et par les Béatitudes. Heureusement, si Dieu nous appelle à la perfection, Il sait, comme l’ont fait remarquer Ses disciples, que cela nous est impossible, même si nous devons vivre comme si c’était possible. Il faut répéter et répéter encore que nous serons jugés, non sur nos résultats, mais sur notre persévérance. De toutes façons, seuls, nous n’arriverons à rien. Nous avons absolument besoin de l’aide de l’Esprit.
Le père Alexandre Men’ fait des recommandations pratiques dans son « Guide de la prière » qui a été traduit en français et qui est peut-être disponible en librairie, s’il n’est pas épuisé. Ces recommandations sont destinées à des gens qui, comme nous, vivent dans le monde, dans de grandes villes et dans un environnement qui n’est pas vraiment chrétien. Conscient de notre faiblesse, il propose des conditions minimales qu’il compare à une table qui doit tenir sur quatre pieds. Si l’un des pieds est cassé, la table est bancale, si deux pieds sont cassés, elle ne peut que s’écrouler. Notre vie spirituelle, pour être, ne serait-ce qu’un peu efficace, doit tenir sur quatre pieds. Le premier pied est la prière classique qui reprend celles qui nous ont été proposées par le Christ Lui-même, comme le Notre Père et celles que de nombreux saints ont composées. Le père Alexandre qui était très exigeant pour lui-même, et beaucoup moins pour les autres, fixe la durée de cette prière à 6 ou 10 mn. Le deuxième pied est la lecture d’un passage du Nouveau testament ou des psaumes pendant une durée équivalente. Le troisième pied est la prière spontanée, à tout moment de la journée, quand on s’adresse directement à Dieu pour Le remercier quand il nous arrive quelque chose de bien, pour Lui demander de l’aide pour nous ou pour les autres quand le besoin s’en fait sentir. Le quatrième pied est la fréquentation des offices du dimanche avec, obligatoirement, la communion aux Saintes Espèces. Ces quatre pieds, ces quatre recommandations sont le minimum vital.
Nous allons tous prendre quelques semaines de repos. L’été est souvent synonyme de nouvelles expériences. Profitons de ce temps de liberté pour tenter de remettre notre vie spirituelle d’aplomb sur ses quatre pieds en suivant les conseils du père Alexandre Men’.
