Dimanche des Ancêtres

 Dimanche des Ancêtres

            Nous fêtons aujourd’hui les Ancêtres. De quels ancêtres s’agit-il et pour quelles raisons les fêtons-nous ? Les ancêtres, ce sont tous ceux qui ont préparé consciemment ou inconsciemment la venue du Christ. Nous les fêtons pour cette collaboration. Ce sont tous les patriarches jusqu’à Joseph, l’époux de Marie, y compris Adam que l’on trouve dans la généalogie du Christ, dans l’Evangile de Luc. On peut s’étonner que l’Eglise ait attribué ce titre au premier homme. Mais par sa faute, Adam, sans le vouloir, a préparé, a justifié la Nativité du Christ, venu réparer les conséquences de cette faute. Quant à Joseph, il a d’abord involontairement, puis volontairement assumé la paternité légale du Fils de Marie. Il a assuré Sa sécurité en fuyant en Egypte pour échapper aux massacres d’enfants, programmés par le roi Hérode. Et Joseph a participé à l’éducation du Christ en tant qu’homme. Entre Adam et Joseph, l’arrivée du Messie a été préparée par tous les patriarches, mais aussi par le peuple élu, le peuple choisi par Dieu, avec sa vocation particulière.

        Les ancêtres, ce sont également tous les prophètes de l’Ancien testament qui ont annoncé la venue du Messie, depuis Samuel jusqu’à Jean-Baptiste, parent du Christ par Sa Mère. Si nous étions dans une cathédrale ou une grande église, le rang des prophètes dans l’iconostase nous rappellerait leur importance, que nous avons tendance à oublier. L’Eglise fête les prophètes collectivement, comme aujourd’hui, ou individuellement – chaque prophète a son jour de fête. Nous avons aussi tendance à oublier que l’Ancien testament annonce le Nouveau, que le peuple hébreu a joué un rôle plus que majeur dans les plans de Dieu, et notre manque de connaissance des textes et de l’esprit des textes bibliques, peut nous conduire à faire des contresens dans notre compréhension des Evangiles. Dans Ses paroles, le Christ fait constamment référence aux textes de l’Ancien testament, aux prophéties, aux psaumes du roi et prophète David. Les épîtres de Saint Paul sont d’un abord difficile, elles sont encore moins compréhensibles, quand nous ne décelons pas, quand nous ne comprenons pas les références aux textes bibliques.

        Parmi les prophètes, le Christ en distingue un – Jean-Baptiste, le seul être humain avec la Mère de Dieu et le Christ dont nous fêtions, non la naissance, mais la Nativité, et le seul dont Le Christ ait dit que «  parmi ceux qui étaient nés d’une femme, il n’y avait eu aucun prophète plus grand que lui ».

        Tous les patriarches et prophètes ont annoncé, ont préparé, de façon plus ou moins claire, la venue du Christ. Nous ne sommes pas des prophètes, mais le Christ nous a annoncé Son second avènement et nous affirmons que nous l’attendons, dans le symbole de la foi, dans le credo. Nous avons une grande responsabilité dans la préparation du second avènement du Christ. Contrairement aux prophètes, nous pouvons le préparer et nous y préparer en toute conscience. Et la règle à suivre est claire, même si elle est difficile à observer – cela vous a été souvent répété – il faut aimer son prochain comme soi-même, ce qui est la meilleure façon d’aimer Dieu, et il faut adapter sa vie aux normes, complètement antinaturelles en notre monde, aux normes énoncées dans le sermon sur la Montagne, dans les Béatitudes. Cette règle et ces normes supposent un retournement total de notre vie, une conversion très gênante pour nous, un retour vers le Père que, malheureusement, la recherche du confort matériel et même spirituel nous empêche de faire. La vie spirituelle est tout sauf confortable. La perfection à laquelle nous sommes appelés est hors de notre portée. Mais ce qui est impossible à l’homme est possible pour Dieu, et notre conversion n’est possible qu’à une condition, il faut que nous la voulions vraiment, l’Esprit viendra alors combler nos insuffisances. Les victoires, les progrès spirituels, quand il y en a, ne sont jamais définitifs, les chutes et rechutes sont nombreuses. L’apôtre Jacques affirme que nous serons sauvés par notre persévérance, par notre faculté à endurer les épreuves qui ne manquent pas dans notre vie et à nous relever.

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