Baptême d’Elisabeth au cours de la liturgie


Jean 17, 1-13  Hb 13, 7-16   Baptême

            Une enfant vient d’être baptisée. Ses parents et la communauté, notre communauté qui a accueilli l’enfant, nous avons ensemble répondu à l’appel qui clôt l’Evangile de Matthieu. Le Christ y demande à Ses disciples de parcourir le monde, « de faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Nous l’avons fait, mais à quoi servent ce baptême et la chrismation qui a suivi ?

            Qu’il ait été créé en une fois ou qu’il ait été le résultat d’une évolution voulue et créée par Dieu, le premier homme était, au départ, potentiellement éternel. Il était en contact permanent avec Dieu et s’en trouvait bien. Il n’était pas complètement fini, dirions-nous maintenant, il devait continuer de se développer lui-même, assumant le rôle de collaborateur de sa propre création. Il est intéressant de noter que depuis sa création et jusqu’à maintenant, l’homme a toujours été libre de ses choix. C’est cette liberté mal utilisée qui a précipité sa chute. C’est cette liberté qui nous place chaque jour devant nos responsabilités. Nous pouvons assumer notre foi en essayant de vivre chrétiennement, comme nous pouvons nous détourner de Dieu. Il ne nous force jamais la main.

            Les conséquences de la chute ont été la maladie, la faiblesse, la facilité à faire le mal, la difficulté à faire le bien et, surtout, ce qui nous impressionne le plus, ce que nous trouvons le plus détestable, parce que c’est rarement une expérience agréable, notre mort programmée. La mort est une catastrophe parce qu’elle est toujours une séparation difficile, et parce qu’elle est la conséquence du péché. Mais elle est aussi un bienfait, parce qu’elle nous permet, si nous avons essayé de faire ce qu’il faut, elle nous permet d’espérer réintégrer le Royaume dont Adam s’est lui-même chassé. Elle est aussi un bienfait, tout simplement, parce qu’elle limite les dégradations naturelles auxquelles nous sommes condamnés. Quelle serait notre vie, si nous devions vivre éternellement sur terre ? La plupart des centenaires ont du mal à se déplacer, certains ont du mal à s’exprimer, imaginez ces mêmes personnes avec deux cents, trois cents, mille ans de plus. Ce serait un cauchemar généralisé.

Quel est le rapport de tout cela avec le baptême ? C’est un rapport direct. Une vie nous est donnée, à chacun d’entre nous, pour nous permettre de revenir à Dieu en ce monde, pour trouver place auprès de Lui dans l’autre. Le baptême et la chrismation sont des armes supplémentaires pour réussir notre vie spirituelle. Cela ne signifie pas que ceux qui ne sont pas baptisés, ceux qui ne sont pas chrétiens sont a priori condamnés. Saint Paul est très explicite à ce sujet. Ceux qui ne sont pas chrétiens, mais qui adoptent dans leur vie le comportement que devraient avoir les chrétiens seront sauvés. Il nous est impossible de dire qui sera sauvé, qui ne le sera pas, mais nous devons tout faire pour que notre vie soit la plus conforme possible à ce que Dieu attend de nous. Le baptême nous lave du péché originel, il nous rend la liberté qu’Adam a perdue, il nous intègre à une communauté qui peut nous soutenir dans nos efforts, et nous donne la possibilité de nous rapprocher de Dieu. La chrismation nous donne potentiellement la force de le faire. Elle est aussi une sorte d’ordre de mission. L’Esprit vient en nous pour nous aider. Mais dans les deux cas, il ne s’agit pas de magie, il n’y a rien d’automatique. Nous avons toujours la liberté, le choix de suivre la voie qui est indiquée ou ne pas la suivre, d’accueillir l’Esprit ou de le faire fuir par nos agissements. Il nous est confirmé par le baptême que nous avons été créés à l’image de Dieu. Reprenant une parabole que tout le monde connaît, on peut dire que le baptême et la chrismation sont des talents qui nous sont confiés, en plus de ceux que nous avons reçus à la naissance. A nous de les faire fructifier. L’Esprit est disposé à nous aider à reconquérir la ressemblance perdue par le premier homme.

Nous sommes les premiers responsables de notre avenir spirituel. Nous, c’est l’enfant qui a été baptisé, ce sont aussi ses parents, ses parrain et marraine, ses proches et notre communauté tout entière. Soyons en conscients.

            Dans les dernières lignes de l’Evangile de Matthieu, le Christ promet que si nous apprenons aux nouveaux chrétiens, aux nouveaux baptisés, à « garder tout ce qu’Il a prescrit, Il sera avec nous tous les jours, jusqu’à la fin des temps ». Dans l’Evangile d’aujourd’hui, S’adressant au Père, le Christ Lui dit: « Père Saint, garde les hommes que Tu as tirés du monde pour Me les donner. » Le soutien du Père, du Fils et de l’Esprit, voila une garantie plus que sérieuse. Nous avons vraiment intérêt à ne pas la négliger, n’oublions pas ce qu’il est advenu à celui qui n’a pas fait fructifier les talents de la parabole. 

 

 

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