Saint Nicolas Lc 13, 10-17 Lc 6, 17-23 Ep 6, 10-17 Hb 13, 17-21

Nous fêtons aujourd’hui Saint Nicolas, archevêque de Myre en Lycie et thaumaturge, c’est-à-dire guérisseur. Le futur Saint Nicolas est né à la fin du 3-ème siècle, entre l’an 250 et l’an 270, dans la ville de Patara, au sud de la Turquie actuelle, dans la province antique de Lycie, pas très loin de la ville de Myre dont il est devenu l’archevêque. Saint Nicolas est mort il y a 1670 ans, le 6 décembre 345, à la suite d’une courte maladie.

L’histoire est une science humaine, elle est parfois moins précise que les mathématiques ou la chimie – cela explique pourquoi les dates de naissance et de mort de saint Nicolas varient selon les sources, et pourquoi l’histoire de sa vie, son hagiographie, comme on dit de la vie des saints, est extrêmement « colorée ». Il est difficile de démêler le vrai du faux, ce qui, en fait, a peu d’importance et n’empêche pas qu’il soit un des saints les plus vénérés dans le monde chrétien.

Ce dont on est certain est qu’il a succédé à son oncle, archevêque de Myre en Lycie, vers l’an 300 et qu’il a participé au 1-er Concile de Nicée en 325 où il a combattu l’hérésie d’Arius. Il l’aurait même frappé au cours des débats qu’ils ont eus sur la divinité du Christ. Si tous les historiens de l’Eglise confirment sa lutte contre l’arianisme, certains d’entre eux contestent le geste, dont la violence ne correspondrait pas au caractère de Saint Nicolas. On lui attribue un très grand nombre de miracles, dont le point commun est la manifestation de l’amour du prochain que Saint Nicolas a manifesté à chaque fois. Il est le protecteur, entre autres, des enfants, des marins, des marchands et de tous ceux qui ont été condamnés injustement. Il est un des Saints patrons de la Russie, après Saint Georges et Saint André que nous avons fêté le 30 novembre.

Cette attribution des miracles aux saints en général, et aux saints patrons en particulier est un raccourci. Les saints intercèdent auprès de Dieu, et c’est Dieu qui fait les miracles et non les saints. Dieu écoute les prières des saints et les exauce. L’apôtre Jacques a écrit que « la requête d’un juste (la requête d’une personne proche de Dieu) agissait avec beaucoup de force ». L’apôtre Jean énonce les conditions à remplir pour que ces prières soient entendues dans sa première épître : « Si notre cœur ne nous accuse pas, nous nous adressons à Dieu avec assurance ; et quoi que nous Lui demandions, nous l’obtenons de Lui, parce que nous gardons Ses commandements et faisons ce qui Lui agrée ».

Dans la mesure où nous sommes loin de satisfaire à ces conditions, nous demandons l’intercession des saints, de ceux qui sont proches de Dieu, de ceux qui « ont gardé Ses commandements » et qui n’intercèderont pour nous que si ce que nous demandons à Dieu ne va pas à l’encontre de Son projet pour chacun d’entre nous. Si la prière de nos intercesseurs a plus de chances d’être exaucée que la nôtre, cela ne doit pas nous empêcher de joindre nos prières aux leurs. De nombreux exemples rapportés dans les Evangiles témoignent de ce que le Christ a aussi écouté les prières des pécheurs.

Le prophète Jérémie avait ouvert la voie en annonçant au chapitre 28 de son livre de prophéties: «  Moi, Je sais les projets que J’ai formés à votre sujet – oracle du Seigneur – projets de prospérité et non de malheur : Je vais vous donner un avenir et une espérance. Vous M’invoquerez, vous suivrez Ma voie, vous m’adresserez vos prières, et Moi, Je vous exaucerai ».

A ma demande, il a été ajouté à l’extrait de l’épître d’aujourd’hui la phrase qui le suit immédiatement, parce que cette phrase a un rapport direct avec tout ce dont il a été question aujourd’hui : « Que l’Esprit suscite votre prière sous toutes ses formes, vos requêtes, en toutes circonstances ; employez vos veilles à une infatigable intercession pour tous les saints », c’est à dire pour tous les chrétiens. Et il est non seulement possible, mais aussi souhaitable d’aller au delà, et de prier aussi pour les non-chrétiens, ce que nous faisons au cours de la liturgie, quand nous prions, entre autres, pour les autorités civiles, pour ceux qui nous gouvernent et ne sont pas nécessairement chrétiens.

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