3-ème dimanche après Pâques

3-ème, en fait 2-ème dimanche après Pâques

Le Christ est ressuscité ! Nous avons fêté Sa résurrection il y a deux semaines et sommes alors entrés dans la période du Pentecostaire, dans la période du triode de Pâques, qui va jusqu’au dimanche de tous les saints, le 1-er dimanche après la Pentecôte. Pendant toute la période pascale, qui s’achève la veille de la fête de l’Ascension, les offices commencent par la lecture ou le chant du tropaire pascal : « Le Christ est ressuscité des morts, par la mort Il a terrassé la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie ». La prière « Roi céleste » est omise jusqu’à la Pentecôte. Mais revenons à la semaine radieuse, à la semaine qui a suivi Pâques.

 A la fin de la liturgie pascale, la prière devant l’ambon est suivie de la bénédiction de l’artos. L’artos est ensuite proposé à la vénération des fidèles, devant les portes royales de l’iconostase, pendant toute la semaine radieuse. Il est fractionné et distribué aux fidèles à la fin de la liturgie du samedi. Dans la mesure où il n’y a pas eu d’office dans notre paroisse ni samedi, ni dimanche derniers, l’artos sera fractionné et distribué aujourd’hui, à la place de l’antidoron, c’est à dire à la place des morceaux de prosphores qui sont distribués après le passage à la croix. L’artos et les prosphores sont faits à partir de farine, d’eau et de levure. Après l’Ascension, quand les apôtres et les disciples se réunissaient pour commémorer la Cène, ils continuaient de réserver une place pour le Christ, symbolisé par un pain – le Pain de vie, comme il est écrit au chapitre 6 de l’Evangile de Saint Jean. Le pain symbolisait la présence réelle, mais invisible du Christ. La tradition a été reprise par les successeurs des apôtres et s’est perpétuée jusqu’à nos jours, mais uniquement pendant la semaine radieuse.

         Le Christ a promis qu’Il serait parmi ceux qui se réuniraient en Son nom. Cette présence, encore une fois réelle, mais invisible à nos yeux de pécheurs, est matérialisée par les icônes du Christ, par la grande prosphore utilisée pour être l’Agneau servant à la communion des fidèles et du clergé, et par l’artos, dont des fragments sont conservés chez soi, à proximité des icônes, et servent de remèdes aux maladies physiques et spirituelles.

Un extrait de la prière qui sera lue tout à l’heure résume tout cela : « Seigneur, Jésus-Christ, notre Dieu, pain des anges, pain de la vie éternelle (…), nous Te prions humblement, jette à présent Ton regard sur nos supplications et nos actions de grâces et, de même que Tu as béni cinq pains dans le désert, bénis à présent ce pain afin que tous ceux qui en consommeront obtiennent, en leur corps et leur âme, santé et bénédiction, par la grâce et la miséricorde de Ton amour pour les hommes ».

La prière fait référence aux pains que le prêtre bénit à la fin des vêpres des vigiles des grandes fêtes. Pour l’artos, l’accent est mis sur le Christ – « pain de vie ». Les pains bénis par le Christ dans le désert étaient destinés à nourrir la foule qui avait tout simplement faim. L’artos, pain de vie, est destiné à apaiser notre faim spirituelle. Il est aussi un remède pour retrouver la santé du corps et de l’âme. Nous qui sommes tous malades, au moins sur le plan spirituel, n’hésitons pas à user de ce médicament, dont l’efficacité, comme celle de l’eau bénie à la Théophanie, est accentuée par la prière et l’ascèse.

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