Saint Jacques    Mt 13, 53-58 Ga 1, 11-19    Lc 5, 1-11 2 Co 9, 6-11

 L’apôtre Jacques est nommé dans l’Evangile de Matthieu, comme dans l’épître de Saint Paul aux Galates, dans les extraits lus aujourd’hui. Dans ces deux lectures, il est évoqué un lien de parenté entre celui qui sera le premier évêque de Jérusalem et le Christ.

Les habitants de Nazareth, venus écouter le Christ dans une synagogue de leur ville, sont très étonnés. Ils se mettront même en colère, rapporte l’évangéliste Luc. La sagesse, les miracles dont tout le monde parle, ne coïncident pas avec l’image qu’ils se font de leur ancien voisin, le fils du charpentier. Ils continuent de côtoyer Ses frères – Jacques, Joseph, Simon et Jude, et Ses sœurs qui, tous, vivent à Nazareth et ne se distinguent en rien du reste de la population. Dans la tradition orthodoxe, les frères et sœurs du Christ étaient issus du premier mariage de Joseph avec une certaine Salomée, dont on ne sait pas grand-chose. Ils étaient donc, selon la loi juive, les demi-frères du Christ.

Comment le membre d’une famille aussi ordinaire, comment un simple fils de charpentier pouvait-Il avoir acquis une telle sagesse et être l’auteur des miracles dont tout le monde parlait ? L’expression « Nul n’est prophète en son pays », utilisée par le Christ, est passée dans la langue courante pour exprimer la défiance que les gens éprouvent envers ceux qui, issus du même milieu, se distinguent des autres par leur succès dans tel ou tel domaine et provoquent une forme de jalousie.

Le Jacques, dont il est question également dans l’épître aux Galates, au moment où il est déjà à la tête de l’Eglise de Jérusalem, est l’auteur présumé de l’épître qui lui est attribuée. Certains exégètes affirment que le style de l’épître ne correspond pas au style qu’aurait du avoir Jacques et que la rédaction de l’épître est ultérieure, qu’elle a été faite par un disciple lettré qui aurait rapporté l’enseignement de l’apôtre. Cela n’a guère d’importance. L’essentiel est que nous ayons accès à cet enseignement. L’épître est facile à comprendre, elle est à la portée de tous, ce qui n’est pas toujours le cas de celles de Saint Paul, qui peuvent parfois rebuter par leur difficulté.

Dans son épître, l’apôtre Jacques s’adresse « aux douze tribus vivant dans la dispersion ». Il s’agit, au départ, des chrétiens d’origine juive issus des douze tribus d’Israël, disséminés dans le monde entier de l’époque. Mais le message s’adresse également à tous les chrétiens à venir, dont nous faisons partie. Les conseils donnés par l’apôtre sont nombreux. Il est impossible de passer toutes ses recommandations en revue, en quelques minutes, et dans la mesure où elles sont toutes importantes, arrêtons-nous sur deux d’entre elles, les deux premières.

Le chrétien est appelé « à prendre de bon cœur, toutes les épreuves par lesquelles il passe, sachant que le test auquel sa foi est soumise produit de l’endurance ». (…) Et, l’apôtre Jacques ajoute : « heureux l’homme qui endure l’épreuve, parce qu’une fois testé, il recevra la couronne de vie promise à ceux qui aiment Dieu ». Le conseil est difficile à suivre et demande une grande force de caractère. Nous n’aimons pas les épreuves et avons tendance à les fuir. Les rechercher serait une faute, mais les éviter à tout prix en serait une aussi, car le mal plus ou moins grand aboutit à un bien, si l’épreuve acceptée nous permet de nous rapprocher de Dieu.

Le second conseil est tout aussi important, il coïncide avec ce que nous demandons dans la prière Roi céleste, il coïncide aussi avec l’acquisition de l’Esprit, préconisée avec force par Saint Séraphin de Sarov. « Si la sagesse fait défaut à l’un d’entre vous – écrit l’apôtre Jacques, qu’il la demande au Dieu qui donne à tous avec simplicité et sans faire de reproche ; elle lui sera donnée. Mais qu’il demande avec foi, sans éprouver le moindre doute ; car celui qui doute ressemble à la houle marine que le vent soulève. Que ce personnage ne s’imagine pas que le Seigneur donnera quoi que ce soit à un homme partagé, fluctuant dans toutes ses démarches ». Tout est dit. Malgré notre faiblesse, nous sommes tous invités au Royaume. L’Esprit est à nos côtés pour nous guider et nous relever quand nous trébuchons. Il faut l’inviter à venir faire Sa demeure en nous, avoir foi en Son action et Le laisser agir en nous. Il serait bon que le jour de la fête de Saint Jacques soit l’occasion pour nous de relire son épître.

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