Pentecôte 2010. Ac 2, 1-11   Jn 7, 37-52, 8, 12

 

            Nous avons fêté l’Ascension il y a dix jours, nous fêtons aujourd’hui la Pentecôte, la descente du Saint Esprit sur les apôtres.

            Les apôtres ont éprouvé de la joie après que le Christ les ait quittés physiquement lors de Son Ascension. Cela peut surprendre. Ils n’éprouvaient pas de tristesse parce qu’ils avaient la certitude que le Christ était vraiment ressuscité et ils avaient la promesse que l’Esprit Saint leur serait bientôt envoyé. Le Christ était vraiment ressuscité, puisqu’Il leur était apparu, certes transfiguré, mais avec un corps que l’apôtre Thomas a pu toucher. Il S’était manifesté dans un vrai corps, Il avait consommé du poisson grillé. Ces preuves matérielles étaient indispensables. Il fallait qu’apôtres et disciples soient absolument certains de la réalité de la résurrection. Ils en avaient été les témoins directs, ils étaient les seuls qui n’aient pas eu besoin de faire preuve de foi pour savoir. Ils ont commencé par croire, puis ils ont douté, ensuite ils ont vu et ils ont su. Le Christ avait tout fait pour balayer leurs doutes. Grâce à l’Esprit, nous qui essayons d’être chrétiens, nous croyons, nous savons, sans avoir vu.

            Le Christ n’est pas apparu à ceux qui L’avaient crucifié, à ceux qui n’avaient pas accepté Sa messianité. Il est légitime de se demander pourquoi Il n’a pas voulu prouver à tous Ses détracteurs qu’ils avaient eu tort, pourquoi Il n’a pas voulu les convertir alors que cela aurait été si facile. Dieu ne force jamais la main, Il laisse toujours sa liberté à l’homme. S’Il était apparu à Ses tortionnaires, s’Il était apparu aux foules qui, après L’avoir accueilli comme le Messie, ont ensuite demandé Sa condamnation à Pilate, Il aurait empiété sur leur liberté. La seule exception a été la conversion du futur apôtre Paul. Le Christ ne lui est pas apparu physiquement, mais Il ne Lui a laissé aucun doute sur la réalité de Sa présence. En plus des disciples et apôtres témoins de la résurrection, Dieu avait besoin de la force de persuasion que représentait la conversion, le retournement d’un homme qui avait été un adversaire intransigeant, un persécuteur implacable des disciples du Christ. Paul mis à part, tous les futurs chrétiens sont venus au Christ par la foi en des événements qu’ils n’ont pas eux-mêmes vécus, dont ils n’ont pas été les témoins. Quand le Christ a « été emporté au ciel », comme l’écrit l’évangéliste Luc dans les dernières lignes de son Evangile, c’était pour respecter la liberté de l’homme. Et pour compenser ce qui pouvait être perçu comme une séparation, Il a fait deux promesses – Il serait présent jusqu’à la fin des temps au milieu de deux ou trois personnes réunies en Son nom, et le Père enverrait bientôt l’Esprit Saint, le Paraclet, ce que nous fêtons aujourd’hui. Le père Alexandre Men’ explique que la première promesse devrait avoir des implications directes sur notre vie quotidienne – il ne s’agit pas seulement de la présence du Christ à nos offices, il s’agit aussi de Sa présence parmi nous lorsque nous nous rencontrons entre chrétiens, à n’importe quelle occasion, dans n’importe quelles circonstances. Si nous en étions conscients, cela changerait beaucoup de choses.

            Sans l’assistance de l’Esprit, en usant de ses seules forces, l’homme ne peut rien. L’action de l’Esprit, en revanche, permet tout – car « ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu ».

            Les apôtres ont reçu l’Esprit Saint en deux étapes. Le Christ « leur a d’abord ouvert l’intelligence afin qu’ils comprennent les Ecritures » juste avant Son Ascension, puis à la Pentecôte, les apôtres « ont été emplis de l’Esprit Saint et se sont mis à parler d’autres langues » pour annoncer la Bonne nouvelle, pour partager ce qui leur avait été révélé, ce qu’ils avaient reçu et ce qu’ils avaient compris. L’Esprit a transformé de simples pécheurs incultes en propagateurs zélés et efficaces de la foi. L’Esprit continue d’agir jusqu’à présent. Mais de même que le jour de la Pentecôte, certains ont cru, alors que d’autres ont usé de leur liberté de ne pas croire et ont attribué les performances des apôtres à l’abus « de vin doux », de même, tout au long des siècles et jusqu’à présent, l’Esprit ne peut transformer l’homme, ne peut lui ouvrir les yeux qu’avec son assentiment et à sa demande. 

            Depuis ce matin, la prière « Roi du Ciel, Consolateur, Esprit de vérité, … » est réintroduite dans nos offices, après une interruption de cinquante jours. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, le Christ dit « qu’Il est la lumière du monde et que celui qui viendra à Sa suite ne marchera pas dans les ténèbres, car il aura la lumière qui conduit à la vie ». Tout cela signifie que nous devons nous imprégner des Evangiles par la pratique de leur lecture quotidienne, et prier l’Esprit pour qu’Il nous ouvre les yeux pour les comprendre, qu’Il nous donne la force, qu’Il nous donne les moyens d’intégrer l’enseignement du Christ dans notre vie afin que nous en devenions des témoins crédibles et, par conséquent – efficaces. 

 

 

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