Commémoration des Saints locaux

          Dimanche dernier, l’Eglise commémorait tous les saints, comme c’est l’usage, le premier dimanche après la Pentecôte. Aujourd’hui, l’Eglise nous appelle à commémorer les saints locaux – en ce qui nous concerne, les saints nés ou ayant vécu en France. Nous y ajoutons les saints des pays dont nous sommes originaires, les saints russes, dans la mesure où notre Archevêché s’inscrit dans la tradition russe. Les textes de nos offices mentionnent donc des saints français et russes, il n’avait pas été prévu que certaines communautés, dont la nôtre, rassemblent des personnes d’autres origines. Il nous faudra donc nous contenter d’invoquer globalement tous les saints des pays dont nous ou nos parents sont originaires.

         Nous lisons aujourd’hui deux évangiles – celui du dimanche et celui de la fête des saints du pays où l’on vit. Il se trouve, et c’est rarissime, que les deux extraits de l’Evangile de Matthieu se suivent. Dans le premier extrait il est question de l’appel des premiers apôtres, le second extrait est la retranscription du sermon sur la Montagne, dont vous savez à quel point il est important. Les Béatitudes complètent les dix commandements, qui se résument, en réalité, à l’amour de Dieu et du prochain. Les Béatitudes et le Décalogue balisent le chemin qui mène au Royaume.

         Le Christ a commencé par choisir douze apôtres qu’Il a invités à Le suivre. A ces apôtres se sont joints ensuite de nombreux autres disciples qui ont suivi le Christ et écouté Son enseignement. Les Béatitudes résument cet enseignement. Elles sont le noyau, elles sont la quintessence de l’enseignement du Christ. Avant Sa résurrection, Il n’a appelé qu’un nombre limité de personnes. Et la foule des disciples et des curieux bienveillants s’est fortement réduite au moment de la crucifixion. Le contraste entre la liesse à laquelle a donné lieu l’Entrée triomphale du Christ à Jérusalem et la désertion massive, quelques jours plus tard, est saisissant. Mais le Christ ressuscité a élargi Son appel au monde entier, demandant aux apôtres et disciples de le transmettre à tous les peuples de la Terre.

         Nous aussi avons été appelés et cet appel s’est concrétisé par notre baptême. Si nous avons été baptisés avant de pouvoir comprendre ce que cela impliquait, nos parrains et marraines ont pris, à notre place, l’engagement de suivre le Christ. Cet engagement implique un certain nombre de choses qui ne se limitent pas à la seule pratique religieuse. Les premiers disciples et apôtres, puis tous les saints qui leur ont succédé, ont été reconnus comme saints d’abord par le peuple, puis par l’Eglise-institution, parce qu’ils ont mis en pratique le Décalogue, les Dix commandements de l’Ancien testament et ont surtout transformé leur vie en adoptant l’esprit des Béatitudes. Nous sommes tous appelés à la sainteté, nous sommes tous appelés à suivre leurs traces, à les imiter.

         Nous sommes invités à nous détacher de ce qui se met en travers de notre route en direction du Royaume – c’est cela la pauvreté en esprit, libératrice. Nous sommes invités à refuser toute forme de violence, à la remplacer par la miséricorde, par l’amour du prochain, sans en attendre quoi que ce soit, à faire œuvre de paix – est-il dit – c’est cela la douceur. Nous sommes invités à avoir un cœur pur et à rechercher la justice, le respect de la Loi, l’obéissance à Dieu. Nous sommes appelés à accorder la priorité à notre prochain et à Dieu. Le Christ nous avertit – c’est difficile, le Monde, les forces du Malin ne l’accepteront pas. Une vraie conversion, un vrai retour à Dieu fait immédiatement réagir des forces qui font tout pour nous en détourner et sont source de pleurs. Mais si nous sommes persévérants, si nous continuons à avancer, nous serons consolés, malgré nos nombreuses et inévitables chutes. Et la Miséricorde divine suppléera nos insuffisances.

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