Liturgie intégrant un baptême – 2 juillet 2017

            Nous venons de baptiser la petite Victoria au cours de la liturgie. Le baptême intégré à la liturgie est l’idéal. Le sacrement n’est pas seulement l’affaire d’une famille élargie à ses amis, c’est avant tout l’affaire de la communauté qui accueille le nouveau baptisé, communauté qui représente l’Eglise tout entière. Le baptême – office privé, pourtant largement pratiqué, est donc une concession. Il est pourtant largement pratiqué par économie, car on ne peut priver un enfant d’un sacrement fondamental. Dans notre paroisse, nous proposons le baptême au cours de la liturgie aux familles dont la pratique est régulière. Le choix de baptiser un enfant est très sérieux, c’est à la fois un engagement et une adhésion. Le baptême fait entrer celui qui est baptisé dans l’Eglise et quand l’enfant est trop jeune pour comprendre ce qui se passe, ses répondants, le parrain et la marraine et ses parents s’engagent à sa place. Ils s’engagent également à lui assurer une éducation chrétienne. C’est très important.

            Pendant la première partie de l’office, pendant le catéchuménat, le futur baptisé est partiellement déshabillé, ce qui symbolise le dépouillement de la vie passée, très courte pour un bébé, de la vie d’un être humain qui n’a pas encore bénéficié de l’aide de l’Esprit. Le célébrant exorcise le catéchumène et chasse les forces du Malin – « tout esprit impur qui se cache et se tapit dans son cœur ». Le catéchumène ou son répondant renonce solennellement « à Satan, à toutes ses œuvres, à son culte et à ses pompes », puis prononce les paroles du symbole de la foi, du « credo ». L’on procède ensuite au baptême proprement dit en trois étapes – bénédiction et onction de l’eau, puis onction du catéchumène et triple immersion dans l’eau. La triple immersion symbolise la mort de l’homme ancien et sa résurrection en un être nouveau. Le p. Marc-Antoine Costa de Beauregard, ajoute une signification supplémentaire : « la triple et totale immersion dans l’eau baptismale signifie la totale immersion dans la Parole de Dieu. L’on chante – vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ». Le Christ est le Verbe incarné, c’est-à-dire la Parole et la pensée du Père. Le fait d’avoir été immergé en Christ et de L’avoir revêtu donne accès à la chrismation, à la réception de l’Esprit ». Saint Séraphin de Sarov nous rappelle que le but de la vie du chrétien est l’acquisition de l’Esprit. Le p. Marc-Antoine ajoute, sans citer St Séraphin, que l’acquisition de l’Esprit Saint est conditionnée par notre imprégnation préalable par la Parole et par la communion aux Saintes Espèces.

            Nous sommes absolument tous concernés. L’imprégnation par la Parole – et n’oublions pas que la Parole, le Verbe de Dieu, c’est le Christ, cette imprégnation suppose une lecture régulière des Ecritures. La répétition permet de découvrir en temps voulu, ce que l’on n’a pas compris précédemment, sachant que nous ne comprendrons jamais tout. Cela explique aussi pourquoi le texte de notre liturgie est immuable. A force de l’écouter, à force de s’en imprégner, comme pour le Nouveau testament, nous permettons à l’Esprit d’agir en nous. Et la communion complète l’imprégnation « intellectuelle » par l’imprégnation physique.

            Le baptême lave l’enfant ou l’adulte de tous ses péchés. Le baptême est renouvelé à chaque confession des péchés et est consolidé par la communion. Ce n’est pas rendre service à un enfant de le baptiser si son baptême n’est pas suivi par une vie en Eglise, s’il n’assiste à aucun office avant son mariage, qui sera alors vide de sens, et donc une imposture spirituelle. L’on oublie alors que le mariage est un sacrement et non une jolie cérémonie avec de beaux chants.

            La petite Victoria a la chance d’avoir des frères, des parents et des grands-parents ecclésialisés. Elle aura toutes les armes qui lui permettront de s’engager sur la voie qui mène au Royaume, même si cette voie est semée d’embûches. A la fin de la liturgie nous demanderons à Dieu de lui accorder, ainsi qu’à tous ses proches et à la communauté qui va les entourer, la prospérité, une vie paisible, la santé, le salut et de longues années.

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