Les démons et l’Esprit   Lc IV, 31-36

En chaque être humain coexistent l’Esprit, à qui nous demandons de faire Sa demeure en nous, et les forces du Malin. Chaque être humain a en lui le germe de l’Esprit Saint qui prend possession de celui qui accepte de Le recevoir. C’est ce qui se passe au cours du sacrement de baptême. Le célébrant exorcise le futur baptisé, dont il chasse les forces du Malin qui l’habitent, et l’Esprit prend ensuite toute la place au moment de la chrismation. Le problème est que notre vie d’après le baptême est marquée par une lutte permanente – nous avons constamment des choix à faire. Or les bons choix exigent des efforts, alors que les mauvais n’en demandent pas.

Dieu nous laisse entièrement libres. Quand Il nous suggère les bonnes décisions, Sa voix est discrète, et nous n’avons pas toujours envie de l’entendre. En revanche, les forces du Malin n’ont pas les mêmes scrupules et font tout pour nous séduire et reprendre, avec notre complicité, la place qu’ils ont perdue le jour de notre baptême, puis à chacune de nos confessions. Leur voix, elle, n’a rien de discret et nous l’écoutons avec intérêt. Sans l’aide de l’Esprit, le combat est perdu d’avance. Nos armes sont notre imprégnation par la Parole, le recours à la confession de nos péchés, la prière, et la communion aux saintes Espèces.

Dans le récit évangélique d’aujourd’hui, le Christ chasse un démon impur. Notre société réfute l’existence des anges et des démons. Nos tendances à faire le bien ou le mal seraient le résultat de l’activité de notre cerveau, et Dieu serait une invention destinée à nous tranquilliser. A ceux qui parlent d’opium du peuple et nient en bloc toute vie immatérielle, les Pères ont répondu à l’avance, en les comparant à des aveugles qui nieraient l’existence du soleil parce qu’ils ne le voient pas. Nous ne sommes pas tous aveugles sur le plan spirituel, mais nous sommes tous myopes, voire très myopes et sommes peu conscients de l’existence des anges – des bons, et des mauvais – des anges déchus, et des forces du Malin.

L’action de l’Esprit, doublée par celle de notre ange spécifique qui nous est attribué par Dieu, ne peut s’exercer qu’avec notre assentiment, même s’il arrive que nous bénéficiions de coups de pouce que, par ignorance, nous attribuons au hasard.

L’Eglise propose deux prières à l’ange gardien qui sont très claires :

« Ange de Dieu, mon saint Gardien, envoyé du ciel pour me protéger, je te prie avec ferveur : éclaire-moi aujourd’hui, et garde-moi de tout mal, instruis-moi dans la pratique du bien, et conduis-moi dans le chemin du salut, amen.

« Ange Saint, toi qui veilles sur mon âme misérable et sur ma pauvre vie, n’abandonne pas le pécheur, la pécheresse que je suis, et ne t’éloigne pas de moi à cause de mon intempérance. Ne permets pas au malin démon de dominer sur moi, par l’asservissement de mon corps mortel. Garde ma main faible et sans force et conduis-moi sur la voie du salut. Oui, Saint Ange de Dieu, gardien et protecteur de mon âme misérable et de mon corps, pardonne-moi de t’avoir affligé tous les jours de ma vie jusqu’à cette heure.Couvre-moi pendant la nuit présente, garde-moi de toute embûche de l’ennemi afin que je n’irrite pas Dieu par une quelconque faute. Prie le Seigneur de m’affermir dans Sa crainte et de faire de moi un serviteur digne de Sa bonté. Amen ».

Pour résumer, nous avons besoin de l’aide de l’Esprit et, pour cela, de l’intercession de la Mère de Dieu, de notre Ange Gardien, des saints, des vivants et des défunts qui prient Dieu pour nous. Et pour ne pas encourir les foudres de nos frères protestants, soyons bien conscients que l’aide vient du seul Esprit qui répond aux prières, aux nôtres et à celles de ceux qui intercèdent pour nous.

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