Liturgie intégrant un baptême – 23 septembre 2018

Nous venons de baptiser Alexis.Les vêtements liturgiques sont donc aujourd’hui de couleur blanche en raison du baptême. Ils sont aussi de couleur blanche à Noël, à la Théophanie, à l’Ascension et la Transfiguration, car le blanc symbolise la lumière Divine qui sanctifie, purifie et transfigure la Création. Le blanc est aussi la couleur de l’office des funérailles, parce que le défunt passe dans un monde meilleur et c’est aussi la couleur des matines de Pâques, rappelant la lumière émanant du Tombeau vide.

Il était impensable que ce baptême soit célébré hors d’une liturgie. Le baptême intégré à la liturgie devrait être la règle. Un baptême – office privé, est une dérive et une concession. Nous le pratiquons pour des familles qui sont peu ou pas du tout ecclésialisées, avec l’espoir qu’elles évolueront et retrouveront ou trouveront le chemin de l’Eglise. Mais ce sacrement n’est pas seulement l’affaire d’une famille élargie aux amis, c’est l’affaire d’une communauté qui accueille le nouveau baptisé.

Le choix de baptiser un enfant est sérieux, c’est à la fois un engagement et une adhésion. Le baptême fait entrer celui qui est baptisé dans l’Eglise et quand l’enfant est trop jeune pour comprendre ce qui se passe, ses répondants, le parrain et la marraine, et ses parents s’engagent à sa place. Ils s’engagent également à lui assurer une éducation chrétienne.

Le futur baptisé est partiellement déshabillé, pour symboliser le dépouillement de la vie passée, même courte pour un bébé. Le célébrant exorcise le catéchumène et chasse les forces du Malin – «  qui se cachent et se tapissent dans son cœur ». Celui qui va être baptisé renonce à Satan, personnellement, ou par la bouche d’un de ses répondants, s’il est trop jeune, et il adhère à la foi en prononçant les paroles du credo, du symbole de la foi.

La triple immersion symbolise la mort de l’homme ancien et sa résurrection en un être nouveau. Une signification supplémentaire est proposée par le p. Marc-Antoine de la métropole roumaine en France : « la triple et totale immersion dans l’eau baptismale signifie (aussi) la totale immersion dans la Parole de Dieu. L’on chante – « vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ». Le Christ est le Verbe incarné, c’est-à-dire la Parole et la pensée du Père. Le fait d’avoir été immergé en Christ et de L’avoir revêtu donne accès à la chrismation, à la réception de l’Esprit ». Saint Séraphin de Sarov nous a enseigné que le but de la vie du chrétien était l’acquisition de l’Esprit. Mais cette acquisition est conditionnée par notre imprégnation par la Parole, par la communion aux Saintes Espèces et par les œuvres de notre foi. Et sans l’amour du prochain l’acquisition de l’Esprit est impossible.

L’imprégnation par la Parole suppose, une lecture régulière des Ecritures qui ne doit pas être qu’intellectuelle. Pour un petit enfant, la lecture est remplacée par les offices qui sont des leçons de théologie et par la vie de paroisse. L’imprégnation a un un impact sur notre vie. La communion complète l’imprégnation « intellectuelle » par l’imprégnation physique.

 Le baptême lave provisoirement l’adulte de tous ses péchés. A lui de renouveler cette pureté retrouvée à chaque confession des péchés et de la consolider par la communion. L’enfant, lui, est appelé à faire de même à partir du moment où il comprend ce qu’est un péché et a pris conscience de son état de pécheur. Il est, en attendant, admis à la communion.

Ce n’est pas rendre service à un enfant de le baptiser, si son baptême n’est pas suivi de son ecclésialisation, de sa vie en Eglise. Le baptême est une première étape. Il est suivi de nombreuses autres étapes. Il n’a pas d’effet magique, ses effets positifs ne sont acquis que s’ils sont vraiment acceptés par le baptisé et confortés par une recherche permanente de la perfection, même si nous savons qu’elle ne sera jamais atteinte. Chaque baptême dont nous sommes les témoins nous concerne. Il nous replace face à nos propres obligations et nous incite à faire un examen de conscience quant aux engagements pris lors de notre baptême.

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