carême de Noël, sainte Barbara

Luc 10, 25-37  Ep. 4, 1-6  La mégalomartyre Sainte Barbara et Sainte Julianie martyre

           

            La fête de la Nativité est précédée d’un carême de 40 jours. Nous observons le Grand-carême, avec plus ou moins de rigueur. Celui de Noël est souvent négligé, pour un certain nombre de raisons. Nous comprenons que la Fête de Pâques est précédée de la Passion du Christ, et nous pouvons être enclins à associer nos efforts aux souffrances du Christ, parce que dans notre imaginaire un carême est associé à des désagréments matériels de toutes sortes, à une forme de tristesse. Nous faisons alors deux contresens. Nous pensons qu’en observant un carême nous « faisons plaisir à Dieu », et partons du principe que pour faire plaisir à Dieu, nous devons fournir des efforts qui seront pénibles et que leur degré de pénibilité sera proportionnel au « plaisir » que Dieu éprouvera en retour.

En résumé, « carême » est synonyme « d’inconfort majeur ». Nous avons tout faux. Le p. Alexandre Men’ dit avec beaucoup de bon sens que Dieu n’a pas grand-chose à faire de ce que nous avons dans notre assiette, et que nous observons le carême pour nous et non pour Dieu.

L’ aspect alimentaire, l’aspect purement matériel est bien moins important que l’aspect spirituel. Mais si nous ne sommes pas capables de fournir d’efforts quand c’est plutôt simple, quand il s’agit de nos menus, quand il s’agit de nos distractions, comment pouvons-nous espérer être à la hauteur des efforts spirituels qui sont demandés, alors qu’ils sont bien plus difficiles à fournir. Un carême devrait être joyeux. Si quelques limitations de notre vie sociale et de nos distractions nous dérangent, si une fréquentation plus régulière des offices nous apparaît comme une corvée, si une forme d’ascèse qui n’a pas grand-chose à voir avec celle des moines du désert assombrit notre humeur, c’est que nous faisons fausse route. Dieu n’attend pas de nous de l’auto-flagellation, Il n’attend pas une quelconque recherche de la douleur qui serait rédemptrice. Il attend de nous que nous essayions de revenir à l’essentiel, à ce qui devrait être le plus important dans notre vie. Il nous demande de réajuster nos priorités en fonction de Lui. Plus notre vie s’est éloignée de ce qu’elle devrait être, plus l’effort demandé nous est pénible. Faisons honnêtement chacun notre examen de conscience. Demandons-nous ce qui nous gêne dans l’ascèse, et nous verrons alors clairement quels sont les obstacles qui se dressent devant nous sur le chemin qui mène au Royaume.  

Nous fêtons aujourd’hui deux martyres et Saint Jean Damascène. La vie de Sainte Barbara qui vécut au 3-ème siècle n’a été rédigée que trois ou quatre siècles plus tard. Il existe plusieurs versions différentes. Mais si l’on ne sait pas trop où elle est née, a vécu, et a connu le martyre, car il y a au moins trois versions, ses différentes hagiographies s’accordent sur l’essentiel. Sainte Barbara a vécu au Moyen-Orient. Son père appelé Dioscore était un riche païen. Sa fille était très belle. Pour la mettre à l’abri des convoitises, il l’enferma dans une tour. La solitude, l’observation de la nature et la méditation ont préparé la future sainte au baptême qu’elle reçut d’un prêcheur chrétien de passage. Apprenant que sa fille était devenue chrétienne, Dioscore commença par tenter de la dissuader, puis, très en colère, il la menaça de mort. Après une fuite dans les montagnes avoisinantes, Sainte Barbara est rattrapée et amenée par son père devant un juge. Après de nombreuses tortures, plus affreuses les unes que les autres, mais qui resteront inefficaces, Sainte Barbara sera décapitée par son propre père. Elle sera accompagnée dans son martyre par Sainte Julianie dont la conversion serait liée à celle de Sainte Barbara.

Ces martyres ont aimé le Christ plus que leur vie. Elles nous font prendre conscience du chemin qui reste à parcourir, et rendent dérisoires nos discussions sur le bien-fondé des carêmes. Les martyres nous servent de références, d’autant plus que nous n’encourons pas les mêmes risques.

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