Liturgie du dimanche 29 Juillet 2018

           Les Evangiles soufflent le chaud et le froid. De nombreuses citations mettent l’accent sur la difficulté d’entrer au Royaume – la plus connue est la comparaison de l’entrée au Royaume avec le passage d’un chameau par le chas d’une aiguille. L’interprétation littérale indique, qu’un miracle mis à part, c’est absolument impossible – et il ne nous reste plus qu’à compter sur la seule miséricorde divine. L’interprétation « géographique », d’après laquelle le « Chas d’une aiguille » serait le nom d’une porte d’entrée, très basse, à Jérusalem, que les chameaux devaient franchir à genoux, cette interprétation met l’accent sur la difficulté de l’opération, mais la rend tout de même possible.

         Les deux textes du jour, l’apôtre et l’Evangile, offrent des raisons d’espérer. Comme l’apôtre Pierre, nous manquons de foi. Et malgré son manque de foi, Pierre est sauvé de la noyade par le Christ, qui se contente d’une réprimande. Si nous supplions Dieu de nous sauver, comme Pierre l’a fait, nous pouvons être sauvés, comme lui, l’homme de peu de foi. Saint Paul, plus connu pour sa sévérité que pour un éventuel laxisme, va dans le même sens. Au jour du jugement, « chacun recevra son salaire à la mesure de son propre travail » – écrit-il, dans sa 1-ère épître aux Corinthiens, juste une ligne avant le début de l’extrait lu aujourd’hui. Un peu plus loin, il affirme que  » Le jour du jugement, (…) celui dont l’œuvre subsistera, recevra un salaire, celui dont l’œuvre sera consumée (par le feu) en sera privé; lui-même sera sauvé, mais comme on l’est à travers le feu ». Que veut dire exactement l’apôtre ? C’est loin d’être clair – une partie des Occidentaux l’a interprété comme une allusion à ce qu’ils ont appelé le purgatoire. Nous ne les avons pas suivis sur cette voie. Nous n’obtiendrons de vraie réponse que dans l’au-delà.

          Ce dont nous sommes certains, c’est que chaque être humain, même le plus mauvais selon nos critères, est aimé de Dieu. Nous savons également que si le Christ-homme avait Ses préférences – Il aimait Jean plus que les autres, Il n’en aimait pas moins les autres. Et l’apôtre Pierre a été sauvé malgré toutes ses petites et grandes trahisons. Le bon larron a été sauvé, lui aussi, malgré son passé de brigand. Nous pouvons donc, nous aussi espérer en la compassion et la mansuétude divines pour compenser notre imperfection. Saint Isaac le Syrien abonde dans ce sens : « Nos innombrables péchés seraient comme une poignée de sable, jetée dans l’océan de la mansuétude de Dieu » – a-t-il écrit. Et il se mettait lui-même dans la catégorie des pécheurs. Que cela nous rassure, mais ne nous dispense pas de fournir des efforts permanents, comme si notre salut dépendait exclusivement de nous.

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