Dimanche de Thomas

Dimanche de Thomas   Ac 5, 12-20   Jn 20, 19-31

Notre vie spirituelle repose sur la recherche de la perfection et sur une foi, la plus solide possible, l’une complétant l’autre. Force est de constater que nous sommes très loin de la perfection et que notre foi, malheureusement, ne déplace pas les montagnes. Nous ne pouvons avancer sans la foi en la Grâce divine qui compense nos faiblesses, sans la force et le soutien de l’Esprit. Nous ne pouvons avancer avec sérénité sans la foi en la mansuétude de Dieu qui tiendra moins compte de nos résultats que de notre persévérance. L’exemple de l’apôtre Thomas et de ses compagnons confirme que la faiblesse spirituelle est très partagée, qu’elle fait partie de l’héritage que nous avons reçu du premier homme, toutes générations confondues.

Seuls, nous ne pouvons rien. Il nous faut assumer nos doutes et les considérer comme des obstacles inévitables que nous ne pourrons franchir qu’avec l’aide de Dieu.

L’Eglise fête l’apôtre Thomas le premier dimanche après Pâques, noté dans le calendrier et dans le Pentecostaire, comme le deuxième dimanche de la période pascale, sans aucune explication. Le Pentecostaire est le livre liturgique qui décrit et donne des indications sur tous les offices depuis Pâques jusqu’à la Pentecôte.

Deux stichères du lucernaire résument parfaitement le thème de ce dimanche  :« Huit jours après Ta Résurrection, Seigneur, – chante le chœur, Tu es apparu à Tes disciples dans le lieu où ils étaient rassemblés, Tu leur dis : « Paix à vous ». Et au disciple qui doutait, Tu as montré Tes mains et Ton côté très pur ; et lui, ayant cru, s’exclama : Mon Seigneur et mon Dieu, gloire à Toi.

Thomas, appelé le Didyme, n’était pas avec eux lorsque Tu es entré, ô Christ, les portes étant fermées ; aussi n’a-t-il pas cru ce qu’on lui disait, et par cette incrédulité il a confirmé la foi ; Tu n’as pas jugé indigne, ô Très-bon, de lui montrer Ton côté très pur et les plaies de Tes mains et de Tes pieds. Aussi ayant touché et vu, il confessa que Tu n’es ni Dieu non incarné, ni simplement homme, et il clama : Mon Seigneur et mon Dieu, gloire à Toi ». Tout est dit.

Contrairement aux femmes myrrhophores, tous les disciples, et pas seulement l’apôtre Thomas, ont douté. Ils n’ont cru ni les femmes qui leur avaient rapporté la nouvelle de la Résurrection, « ni les deux disciples, autres que les apôtres, dont le nom n’est pas cité » – rapporte l’évangéliste Marc. Et l’évangéliste ajoute que « le Christ S’est manifesté aux onze qui étaient à table, et leur avait reproché leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui L’avaient vu ressuscité ». Saint Thomas n’est donc pas une exception. Les paroles que l’évangéliste Jean prête au Christ à son propos: « Parce que tu M’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru », ces paroles s’appliquent de la même façon à tous les autres apôtres. Ils sont passés par les mêmes phases que lui.

Nous aussi traversons des périodes de doute. Nous n’avons pas vécu près de trois ans aux côtés du Christ et Il ne nous est pas apparu personnellement. Nous avons cependant la possibilité de nous appuyer sur le témoignage de Ses contemporains. Ils n’auraient pas accepté le martyre, ils ne seraient certainement pas allés volontairement à la mort, s’ils n’avaient été absolument surs que Celui qui leur était apparu après Sa Résurrection était vraiment le Christ. Nous pouvons aussi nous appuyer sur le témoignage des innombrables martyrs qui ont donné leur vie, dans le monde entier, tout au long de l’histoire de l’Eglise, depuis sa fondation jusqu’à présent. Et quand notre foi chancelle, reprenons à notre compte les paroles du père de l’enfant possédé, dont il demande la guérison : « Je crois, Seigneur, viens au secours de mon manque de foi » et ajoutons celles de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu, gloire à Toi ! »

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