Samaritaine 2017

Le Christ et la Samaritaine avaient peu de choses en commun – le Christ-homme était Juif, elle était Samaritaine. L’évangéliste Jean précise même que « les Juifs ne voulaient rien avoir en commun avec les Samaritains ». Il ajoute que les disciples, de retour de la ville où « ils étaient aller chercher de quoi manger » … « s’étonnaient que Jésus parlât avec une femme ». De plus, les préoccupations de la Samaritaine n’avaient pas grand-chose de spirituel – sa situation maritale, au sein d’une communauté où tout le monde est au courant de tout ce qui se passe, l’obligeait à chercher de l’eau à un moment où le risque de rencontrer des voisins et de supporter leurs remarques désobligeantes étaient le moins élevé. C’est pourtant à cette femme, qui était tout sauf un modèle de vertu, et qui n’était pas juive sur le plan religieux, que le Christ S’est dévoilé comme le Messie.

Nous sommes chrétiens, nous essayons d’être orthodoxes, c’est-à dire de louer correctement Dieu, la « louange correcte » devant être soutenue par une vie qui mette en pratique l’enseignement du Christ. Contrairement à la Samaritaine, nous connaissons Son message, nous avons reçu la « Bonne nouvelle », sans d’abord la comprendre, si nous avons été baptisés avant même de savoir parler. Puis nous avons continué de recevoir cette « Bonne nouvelle » en fréquentant l’Eglise, en lisant les Ecritures.

La rencontre de la Samaritaine avec le Christ a changé sa vie. Elle a compris la différence qu’il y avait entre l’eau du puits, qui étanche la soif physique et contribue au maintien de la vie sur terre, et l’enseignement du Christ, qui étanche la soif spirituelle et se transforme en « source jaillissant en vie éternelle ». Ayant compris cela, même si la soif spirituelle ne sera jamais complètement étanchée sur terre, la Samaritaine a revu son échelle des valeurs, elle a revu ses priorités.

Le « toujours plus matériel », pour nous, car il est anachronique pour la Samaritaine, ne peut être que frustrant, au contraire du « toujours plus spirituel ». Préoccupée par les soucis normaux du quotidien, la Samaritaine a été capable de se convertir, de se tourner vers Dieu. Entre le secondaire, même s’il est important, même s’il est nécessaire, même s’il est impossible de le négliger, et l’essentiel, elle a choisi d’accorder la priorité à l’essentiel. Nous, à côté des besoins vitaux, avons été envahis par le superflu. Cela nous rend la tâche d’autant plus difficile.

Maintenant, posons-nous quelques questions : comment le message du Christ, que nous avons reçu et, en principe compris, comment ce message a-t-il modifié notre vie ? Qu’est ce qui, dans notre vie quotidienne nous distingue des incroyants ou de nos Samaritains contemporains, de ceux qui ne croient pas comme nous ? En quoi sommes-nous meilleurs ? Accordons-nous la première place à notre prochain, et par conséquent à Dieu ? Le spirituel tient-il une place plus grande chez nous que le matériel, même si le matériel a aussi son importance, y compris nos loisirs, à partir du moment où ils ne détournent pas de l’essentiel ? Sommes-nous vraiment capables d’accorder régulièrement, au quotidien, la priorité au spirituel ? Sommes-nous le « sel de la terre » que le Christ nous appelle à être ? Convertissons-nous les incroyants, silencieusement, par l’exemple notre vie ? Un prêtre roumain a dit que le Christ n’avait pas besoin d’avocats, mais de témoins.

Nous sommes généralement capables de répondre honnêtement à toutes ces questions, mais essayons-nous de changer quoi que ce soit dans notre vie ?

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