Nativité de Saint Jean Baptiste

            Nous fêtons aujourd’hui la Nativité de Saint Jean-Baptiste. L’appellation « Nativité » est réservée au Christ, à Sa Mère et à Saint Jean-le-Précurseur, celui qui a fait la jonction entre l’Ancien et le Nouveau testaments, celui qui a préparé ceux qui venaient se faire baptiser par lui dans le Jourdain à recevoir le Messie, annoncé par les prophètes.

            Saint Jean-Baptiste, l’oncle de Marie, la Mère du Christ, a institué « le baptême de conversion, demandant au peuple de croire en Celui qui viendrait après lui » – écrit Saint Luc dans les Actes des apôtres (Ac. 19, 4). C’est dans les Evangiles de Luc et de Jean que les informations sur Jean-Baptiste sont les plus complètes. Il est question de lui dès les premiers versets du premier chapitre de l’Evangile de Jean qui est lu la nuit de Pâques : « Il y eut un homme, envoyé de Dieu : son nom était Jean. Il vint en témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient en Lui. Il n’était pas la lumière, mais il devait rendre témoignage à la Lumière ». Quelques versets plus loin, l’évangéliste cite Jean le Précurseur : « voici Celui dont j’ai dit – après moi vient un homme qui m’a devancé, parce qu’avant moi, Il était ». Cela signifie que le Christ, en tant que Fils de Dieu, était préexistant, qu’Il était « Celui qui est » avant la Création, de toute éternité, et donc avant que Jean ne vienne au monde. Mais en tant que Dieu fait homme, Il est apparu sur Terre, Il est né après Jean. Et la vie publique du Christ a commencé après celle de Jean.

            Il est aussi écrit au chapitre 3 de l’Evangile de l’apôtre Jean qu’avant que le Baptiste ne soit jeté en prison et exécuté sur ordre du roi Hérode, il continuait de baptiser en même temps que le Christ, dans la vallée du Jourdain ».

          Le judaïsme avait et a toujours recours aux ablutions rituelles. Pour les Juifs, comme pour nous, l’eau a une action purificatrice. Le baptême institué par Jean était précédé d’une confession des péchés, et suivi d’une conversion, devant préparer ces baptisés de l’Ancien testament à accueillir le Christ. « Convertissez-vous, car le Règne de Dieu s’est approché – proclamait Jean-Baptiste – (…) moi, je vous baptise dans l’eau en vue de la conversion ; mais celui qui vient après moi est plus fort que moi, (…) Il vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu ». Ces paroles étaient trop mystérieuses pour être comprises immédiatement.

          La conversion proposée par Jean, comme celle demandée par le Christ restent d’actualité. Les recommandations faites par Saint Paul dans les lectures d’aujourd’hui reprennent celles que nous entendons juste avant le début du Grand-carême. Saint Paul exhorte les chrétiens de la communauté de Rome à devenir « des esclaves de la justice, maintenant qu’ils se sont libérés du péché ». L’expression « esclaves de la justice » serait avantageusement remplacée de nos jours par « serviteurs » de la justice ». En Eglise, quand on nomme quelqu’un au cours d’un office, l’on dit le serviteur de Dieu ou la servante de Dieu, et suit le prénom. Le mot esclave a une connotation péjorative – l’on est esclave du péché, mais l’on essaie d’être serviteur de Dieu. Lorsque nous péchons, lorsque nous n’accordons pas la priorité à Dieu, nous servons les forces du Malin dont nous devenons inconsciemment les esclaves.

          Dans l’extrait de l’épître aux Romains lu aujourd’hui, Saint Paul indique la marche à suivre pour  « rejeter les œuvres des ténèbres et revêtir les armes de la lumière ». Il faut « se conduire honnêtement, comme en plein jour, sans ripailles ni beuveries, sans débauches, querelles et jalousies ». Faisons donc notre possible pour accorder la priorité à Dieu. Profitons de la pause estivale pour réfléchir à nos priorités et privilégier le spirituel par rapport au matériel. Exerçons nous à faire de notre prochain, et donc de Dieu, le centre de nos préoccupations.

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