Marion

Marion

 Marion a toujours éprouvé un profond attachement pour l’orthodoxie. Tant que sa santé le lui a permis, elle a fréquenté la crypte de la rue Daru, elle a participé à des congrès orthodoxes en France et en Italie. Elle a noué des relations d’amitié avec deux de nos théologiens – les pères Boris Bobrinskoy et Jean Breck. Le père Jean a vécu ici même, avant que le bâtiment n’ait été transformé en chapelle. Marion a accueilli avec la même chaleur et la même amitié la communauté d’Eaubonne avec son recteur le père André Fortounatto et elle nous a fait le don inestimable de cette chapelle où nous sommes aujourd’hui.

Notre amie Marion vient de naître pour la troisième fois.

Elle est née une première fois physiquement il y a 94 ans. Elle est née une seconde fois,  spirituellement, le jour où elle a été baptisée – le baptême fait passer le baptisé de la vie à la mort et de la mort à la vie. La triple immersion ou la triple aspersion symbolisent la mort et la résurrection du Christ. Le p. Cyrille Argenti précise que le verbe baptiser signifie couler, submerger – les Grecs anciens baptisaient les bateaux ennemis.

Samedi matin, la servante de Dieu Marion est née une troisième fois, elle est née au ciel. C’est une des expressions utilisées pour évoquer le passage dans l‘autre monde.

Ce passage, et les moments qui le précèdent sont redoutés. La mort est une séparation difficile. Elle est accompagnée de tristesse et d’angoisse pour ceux qui partent, comme pour ceux qui restent. Pour nous éviter d’éprouver un sentiment de culpabilité, le Christ, complètement homme et complètement Dieu est Lui-même passé par ces étapes : Il a pleuré quand Son ami Lazare est mort, et Il a versé des larmes de sang et éprouvé une profonde angoisse avant Sa Passion. Nous n’avons donc pas à avoir honte de pleurer et d’être anxieux ou tristes en ces circonstances.

La mort est à la fois un événement tragique et un bienfait. La séparation est une épreuve pour celui qui part et pour les proches, pour ceux qui ont vécu de nombreuses années avec le défunt ou à ses côtés.

Mais l’homme que Dieu a créé était programmé pour vivre éternellement. La maladie, le vieillissement, avec toutes ses conséquences, l’attirance du péché sont des conséquences de la chute d’Adam, de sa désobéissance. Et la mort met fin à cette peine, elle met fin à ces conséquences que nous subissons tous. Elle nous réintègre dans l’éternité. Imaginons dans quel état nous serions, si nous vivions ne serait-ce que 200 ans sur cette terre.

Marion était malade depuis de nombreuses années, elle a évité une fin solitaire et anonyme à l’hôpital grâce à l’affection et à l’attention permanente de Maritza, Lioubodraga et Zoran, grâce aux soins attentifs qu’ils lui ont prodigués, aidés en cela par le personnel médical.

Marion a suivi toutes nos liturgies depuis sa chambre ou son salon grâce aux techniques modernes. Elle a communié à chacune de ces liturgies. Le temps devait lui paraître longs entre les offices. Nous lui avons souvent demandé de profiter de ses loisirs forcés pour prier pour cette paroisse et tous ses membres. Et vendredi soir, quatre ou cinq heures avant qu’elle ne s’endorme pour l’éternité, elle a souri quand il lui a été demandé de prier pour nous, après son passage dans l’au-delà. Il est certain qu’elle s’est immédiatement attelée à la tâche, nous sommes plusieurs à l’avoir senti, sans nous être concertés. Elle prie pour nous.

Nous venons de demander à Dieu d’accorder une « mémoire éternelle à la servante de Dieu Marion qui vient d’être rappelée à Lui ». Nous continuerons de prier pour elle, comme elle continuera de prier pour nous. 

 

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