Homélie prononcée par le p. André Fortounatto à l’occasion de la fête paroissiale de la Sainte Rencontre du Christ

Les évangiles ne nous disent pratiquement rien de l’enfance et de la jeunesse de Jésus. Seul l’évangéliste Luc nous parle de l’Annonciation, de la Circoncision, de la Présentation de Jésus au Temple, puis l’épisode au temple lorsque Jésus à douze ans parlait avec les docteurs de la Loi.

Dans le passage que nous avons entendu, Luc fait d’une façon explicite référence à l’Ancien Testament en ce qui concerne le rite de purification de la femme qui vient d’accoucher et le rite du rachat : Rappelez-vous l’histoire de Moïse à qui Dieu a dit d’emmener le peuple juif hors de l’esclavage d’Egypte. Le Pharaon ne les laissait pas partir et Dieu pour l’obliger de céder a envoyé dix plaies sur l’Egypte. Lors de la 10e plaie, l’ange de Dieu tua tous les enfants premiers-nés égyptiens, mais Dieu prescrit à Moïse que tous les Juifs fassent un signe sur les montants et le linteau des portes avec du sang d’agneau, ainsi les premiers-nés des Juifs furent épargnés. Et Dieu a dit que tous les premiers-nés seront à Lui, c’est-à-dire seront au service de Dieu. Mais lorsque Dieu choisit parmi les Juifs un clan qui sera à son service c’est-à-dire les lévites, les premiers-nés ne pouvant plus être au service de la Tente de la Rencontre, étaient rachetés – par un agneau ou une tourterelle.

La Mère de Jésus et Joseph sont pieux et obéissent à la loi de Moïse. Ils accomplissent même ce qui n’est pas prescrit : présenter le nouveau-né en personne. Mais puisque le Christ est présent, la rencontre a lieu – rencontre avec un homme – Siméon. Il n’était pas seulement juste et pieux, il était comme beaucoup d’autres qui attendaient que vienne l’heure ultime où Dieu viendra sauver, une fois pour toutes, son peuple. Les Juifs comme Siméon savaient que le Messie, qui encore est un enfant de 40 jours, va ouvrir une ère nouvelle, celle du Royaume de Dieu qui consiste en une relation particulière entre Dieu et l’homme. Siméon, lui le dernier symbole de l’Ancienne Alliance, qui attendait l’aube de la nouvelle Alliance, prend dans ses bras le premier-né du monde nouveau qu’il a reconnu. Dans son cantique, Siméon prophétise, comme Isaïe en son temps, ce qu’accomplira Paul, l’apôtre des païens, c’est-à-dire que le salut qu’apporte Jésus concernera toutes les nations et non seulement Israël.

Luc écrit ensuite que le père et la mère de l’Enfant s’étonnaient de ce qu’on disait de lui : ainsi leur enfant, déjà Messie d’Israël, sera également Sauveur universel. Mais au cantique joyeux succède un oracle menaçant.

Le Fils de Marie deviendra une source de division en Israël – parole prophétique que Jésus reprendra à son compte : « Je ne suis pas venu donner la paix sur la terre, mais la division. Car désormais dans une maison de cinq personnes on sera divisé, trois contre deux et deux contre trois » (Lc 12, 51-53).

Le peuple d’Israël attend le Messie dans l’espoir de voir rétablir la puissance et la beauté du royaume sur terre et sa victoire sur les Romains qui occupent le pays. Jésus annoncera la venue d’un autre Royaume, celui de Dieu. Le message évangélique provoque des fractures, loin de réconcilier les familles, il va les faire éclater et séparer. Du temps de Jésus et durant les premiers siècles du christianisme, les gens devaient se prononcer pour ou contre l’Envoyé de Dieu et cela révèlera nécessairement les convictions de beaucoup, c’est-à-dire seront révélé au grand jour les sentiments de ceux qui acceptent la Bonne Nouvelle de Jésus et de ceux qui ne l’acceptent pas. Les mêmes dons de Dieu sont source de vie ou de mort suivant les dispositions de ceux qui les reçoivent.

La Bonne Nouvelle, en grec « évangile », consiste en ce que le Royaume de Dieu nous est accessible. Dans l’évangile, le Christ nous indique comment doivent vivre ceux qui se font ses disciples. La vie du chrétien commence par le baptême dans lequel tout chrétien, en mourant et en ressuscitant avec le Christ, reçoit en héritage la semence du nouvel homme qui, en se développant lui permet de vivre en Christ et non plus selon les normes de ce monde déchu.  

La vie en Christ est une vie d’amour, d’humilité, de joie, de paix, de patience, de bonté, de bienveillance, de foi, de douceur, de maîtrise de soi – toutes ces qualités sont les fruits de l’Esprit Saint (Gal. V, 22). Dieu appelle chacun de ses disciples (c.-à-d. nous tous) à être parfait comme le Père et ceci permet à l’apôtre Paul d’appeler les chrétiens des saints ce qui est le but de chaque chrétien.

 

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