L’Ascension
Nous avons fêté ensemble Pâques, la fête qui justifie notre foi. Cette fête résume et couronne toutes les autres. C’est pour cette raison que pendant les matines de la nuit pascale, lorsque cela est possible, le célébrant change plusieurs fois de vêtements liturgiques, chaque couleur correspondant à une ou plusieurs fêtes. Dans la pratique le prêtre ne change que de phélonion, c’est à dire de chasuble, car ces changements doivent se faire rapidement. Parmi les douze autres fêtes majeures de l’Eglise, dix sont fêtées à dates fixes, tandis que les deux qui dépendent directement de la fête de la Résurrection sont mobiles, comme Pâques. Nous fêtons aujourd’hui l’Ascension et fêterons la Pentecôte, dans moins de deux semaines, cinquante jours après Pâques.
Pendant les quarante jours qui ont suivi Sa Résurrection, le Christ a préparé Ses disciples à leur mission d’évangélisation du monde. Il leur a permis de se reprendre après la période de désarroi qu’ils ont traversée, Il les a réconfortés. Avant de les quitter, avant Son Ascension, Il a fait trois promesses. Le Christ a assuré qu’Il continuerait d’être présent parmi ceux qui se réuniraient en Son Nom jusqu’à la fin des temps. Il a annoncé la descente imminente de l’Esprit Saint sur les disciples et Il a annoncé Son second avènement. Il a annoncé qu’Il reviendrait de la même manière qu’Il allait partir.
Au cours de cette Période qui va de la Résurrection à l’Ascension, les apôtres passent de l’abattement et la frayeur à la joie. Leur manque de foi les empêche de reconnaître immédiatement le Christ transfiguré. Ils croient avoir affaire à un esprit. Les apôtres sont alors invités à Le toucher. Comme cela ne semble pas suffisant, le Christ mange du poisson grillé devant eux, ce qu’un pur esprit, ce qu’un être immatériel serait incapable de faire. Puis Il entame ce qui trouvera son aboutissement un peu plus tard, le jour de la Pentecôte: Il commence à leur ouvrir l’intelligence pour qu’ils comprennent que les prophéties des Ecritures viennent de se réaliser. Et, tout à l’heure, au cours de l’office des Grandes vêpres de l’Ascension, nous avons lu deux extraits des prophéties d’Isaïe et un extrait de la prophétie de Zacharie.
L’Ascension est la dernière étape avant le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Pour être efficace, ce don doit être reçu et accepté. Les Pères de l’Eglise parlent souvent de synergie. Dieu ne nous force pas la main, nous devons accepter Ses dons multiples et avoir la foi pour en bénéficier.
Quand le Christ a parcouru la Terre Sainte pour annoncer la Bonne nouvelle et convertir les foules, Il a été entendu par beaucoup de monde, mais Il n’a été suivi que par ceux qui ont cru en Lui. Quand Il a été crucifié, quand Il est mort, quand Il est ressuscité, Il a de nouveau fait appel à la foi des apôtres qui avaient traversé des périodes de doute. Le quarantième jour après Pâques, le Christ a demandé à tous Ses disciples, avant de les quitter, d’attendre avec foi la descente de l’Esprit. L’évangéliste Luc évoque la joie qui a tempéré la tristesse des disciples au moment de la séparation qu’a été l’Ascension.
La foi dont ont fait preuve les disciples, n’a jamais été automatique. Elle a été systématiquement attaquée par le doute. Elle a demande des efforts. Si elle a été souvent chancelante chez les témoins privilégiés qu’ont été les apôtres, il n’est pas étonnant que le même problème se pose pour nous, plus de 20 siècles après ces évènements. Il est parfaitement naturel que nous aussi soyons sujets au doute, cela fait partie des épreuves que nous devons traverser, que nous devons assumer, puis surmonter avec l’aide de L’Esprit. Il suffit de le demander et de le vouloir réellement, écrit l’apôtre Jacques dans son épître. Demandons à l’Esprit de nous ouvrir l’intelligence comme Il a ouvert celle des apôtres, demandons Lui de venir en nous, et n’oublions jamais que ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu.
