Dormition de l’apôtre et évangéliste Jean

L’Eglise a fêté hier la Dormition de l’apôtre et évangéliste Jean, de celui que « le Christ aimait ». Comment Dieu peut-Il avoir une préférence, comment Dieu peut-Il préférer l’un des douze apôtres ? Après tout, « Le Père fait lever Son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » – est-il écrit dans l’évangile de Matthieu, qui rapporte les paroles du Christ. Mais dans le même temps, le Christ, dans Son humanité, pleure quand Son ami Lazare meurt et avant de rendre l’âme sur la Croix, Il confie Sa Mère précisément à l’apôtre Jean, dont les autres apôtres savaient qu’il était le préféré.

 L’apôtre Jean, comme son frère aîné, l’apôtre Jacques, appelé aussi Jacques le Majeur ou le Frère du Seigneur, étaient tous deux les fils de Zébédée et Salomé, la fille de Joseph, le fiancé de Marie, dit-on chez-nous, l’époux de Marie, dit-on en Occident. Sa biographie rapporte qu’il n’a pas quitté Jérusalem jusqu’à la Dormition de la Mère de Dieu, puis il s’est rendu à Ephèse et en Asie Mineure où il a annoncé l’Evangile jusqu’à son exil sur l’île de Pathmos. Il y a dicté l’Apocalypse à Prokhore, l’un de ses disciples. Puis de retour à Ephèse, à un âge avancé, il a rédigé son Evangile, vers l’an 95. Il est mort centenaire à Ephèse.

L’œuvre de l’évangéliste et apôtre Jean est contrastée. Issu d’un milieu très humble, non lettré, il est pourtant surnommé Jean le Théologien. Son Evangile, et surtout le livre de l’Apocalypse, sont d’un abord plus difficile que celui des Evangiles synoptiques, des Evangiles de Matthieu, Marc et Luc. Mais celui qui, avec son frère, a été surnommé Fils du tonnerre, pour l’ardeur de sa foi et est symbolisé par l’aigle pour la hauteur de sa pensée théologique est dans le même temps l’auteur de trois épîtres très simples, et pourtant d’une profondeur incroyable, de trois épîtres à la portée de tout le monde.

Lorsque l’on redoute de se lancer dans la théologie de haute volée, quand on n’est pas en état de relire quatre fois une même phrase de l’Evangile de l’apôtre et évangéliste Jean, ou d’une épître de Saint Paul, pour essayer de la comprendre, il est toujours possible de trouver sa nourriture spirituelle dans la lecture des Evangiles de Marc et Matthieu et celle des épîtres de Jacques, Pierre et de Jean. L’on ne passera pas à côté de l’essentiel.

Une première citation de la 1-ère épître de l’apôtre Jean rappelle la condition la plus importante de notre salut – l’humilité : « Si nous disons : « nous n’avons pas de péché », nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » – est-il écrit.

Deux autres  citations résument le commandement de Dieu incontournable, le commandement dont découlent tous les autres – l’amour de Dieu et du prochain :

 « Celui qui prétend être dans la lumière, tout en haïssant son frère, est toujours dans les ténèbres ».

« Si quelqu’un dit « j’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas ».

Quand le Christ nous demande d’aimer nos ennemis, Il ne nous demande pas de les aimer comme Il a aimé l’apôtre Jean. Il nous demande de ne pas les détester, comme Lui, n’a pas détesté Judas, l’apôtre qui L’a trahi.

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