Pentecôte

Nous fêtons aujourd’hui la descente de l’Esprit sur les apôtres qui s’est faite en deux étapes – juste avant l’Ascension, puis à la Pentecôte. Dans l’Evangile de l’apôtre Jean, lu aux matines de la fête, il est écrit que le Christ apparaît aux onze apôtres après être apparu à Marie de Magdala. Il dit aux apôtres que « comme le Père L’a envoyé, à Son tour, Il les envoie » et, soufflant sur eux – Il ajoute : « Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ». Les évangélistes Matthieu et Marc ne rapportent que les paroles du Christ demandant aux apôtres de baptiser toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». L’évangéliste Luc, lui, est le plus précis – le Christ, écrit-il, « ouvre l’intelligence des disciples pour qu’ils comprennent les Ecritures et leur promet d’envoyer sur eux l’Esprit que le Père a promis ». Cela se produira au cours de la seconde étape.

La descente de l’Esprit est racontée en détails par le même évangéliste Luc dans les Actes des apôtres dont il est l’auteur. Le collège reconstitué des douze apôtres se réunit dans une maison – Judas a été remplacé par Matthias, tiré au sort parmi deux candidats. « Un bruit comme le souffle d’un violent coup de vent précède la descente de l’Esprit qui se pose sur chacun d’eux sous forme de langues de feu ». La suite est surprenante – les apôtres se mettent à prêcher dans toutes les langues parlées par les Juifs de province et ceux de la diaspora qui sont venus en nombre à Jérusalem pour Chavouot, la fête des moissons – cinquante jours après la Pâque juive. A la foule qui se demande si les apôtres n’ont pas un peu trop bu, l’apôtre Pierre répond par une citation du prophète Joël qui annonçait que « Dieu répandrait Son Esprit sur toute chair, que les fils et les filles prophétiseraient, les vieillards auraient des songes, les jeunes gens auraient des visions, (…) que Dieu répandrait Son Esprit, même sur les serviteurs et les servantes et ferait des prodiges dans le ciel et sur la terre ». La foule est troublée par le discours de Pierre qui conclut en disant : « Convertissez-vous : que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés et vous recevrez le don du saint Esprit ». C’est pour cette raison que chez nous, le baptême est immédiatement suivi de la chrismation.

C’est, en effet, cette même formule : « sceau du don du Saint Esprit » qui est reprise par le célébrant, lors de la chrismation, à chaque onction, quand il oint le front, les narines, la bouche, les oreilles, la poitrine, les mains et les pieds de celui ou celle qui est chrismé(e). Le sceau, la marque laissée par le pinceau sur les parties du corps qui sont ointes, symbolise, manifeste l’emprise de l’Esprit sur le corps et l’âme de celui qui vient d’être baptisé, avec son assentiment, s’il est adulte ou l’assentiment de ses répondants si c’est un enfant. L’Esprit agit à travers tous nos sens. Le Saint chrême, remplace les langues de feu.

L’Esprit nous aide à développer nos talents. « Il y a diversité de dons, mais c’est le même et unique Esprit qui les met en œuvre » – écrit l’apôtre Paul dans sa 1-ère épître aux Corinthiens. L’Esprit agit par notre intermédiaire, mais seulement avec notre participation. Dieu respecte toujours notre liberté et n’impose jamais rien. « Chacun reçoit un don en vue du bien de tous » – poursuit l’apôtre. Ces dons sont multiples – ce sont « la sagesse, la connaissance, la foi, le don de guérison, de discernement, de prophétie, de pédagogie ». L’on peut ajouter que tout le monde reçoit au moins un « talent » – le don d’amour du prochain, sans lequel tous les autres sont inefficaces. Tout le monde est capable d’aimer. A nous de faire fructifier ce ou ces talents en vue de notre salut. Un talent ne sert strictement à rien s’il n’est mis en œuvre pour le bien commun.

La prière à l’Esprit Saint est réintroduite à partir d’aujourd’hui. C’est l’une des trois prières de demandes incontournables avec le Notre Père et la prière dite « du cœur » : « Christ-Dieu, aie pitié de moi pécheur ». S’il n’y avait que trois prières à retenir et à utiliser, ce sont celles-là. N’oublions jamais de demander à l’Esprit de venir faire Sa demeure en nous » et acceptons en toutes les conséquences, même si elles peuvent nous déstabiliser, même si elles viennent troubler notre confort spirituel.

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