1-ère liturgie de septembre Mt 19, 16-26   1 Co 15, 1-11

 Comme le jeune homme riche, nous voudrions tous savoir ce qu’il faut faire « pour avoir la vie éternelle ». La réponse est donnée à chaque page des Evangiles, dont la lecture devrait être quotidienne. Le problème est que même quand nous les lisons et savons ce qu’il faudrait faire, nous ne le faisons pas.

Le Christ conseille au jeune homme de commencer par observer les dix commandements de la loi mosaïque. Le jeune homme répond que c’est ce qu’il fait depuis toujours. Il y a des chances pour que ce soit vrai. Nous sommes déjà hors-course. Qui parmi nous peut se vanter d’observer tous les commandements ? Nous contrevenons à la plupart d’entre eux du matin au soir, en pensée, en action ou par omission. Nous applaudissons des deux mains le discours sur la Montagne, les Béatitudes, mais n’appliquons pas dans notre vie les règles qui en découlent. Qui peut affirmer qu’il aime en permanence son prochain comme lui-même ? Essayons au moins de le faire. Ayons au moins l’envie d’essayer.

Dans l’Evangile de Marc, il est écrit que « Jésus regarda le jeune homme et Se prit à l’aimer ». Le jeune homme riche, contrairement au jugement que nous avons tendance à porter, est donc loin d’être un personnage négatif aux yeux du Christ. Il lui fait cependant une recommandation, il lui demande d’abandonner ses richesses, de les distribuer aux pauvres et de Le suivre. Il est tentant de penser que ce passage des Evangiles ne nous concerne pas directement – nous ne vivons pas dans la misère, mais sommes loin d’être des milliardaires ou même des millionnaires. Nous n’aurions donc pas grand-chose à abandonner. Et pourtant nous sommes concernés – toute forme de richesse, qu’elle soit matérielle, intellectuelle ou même spirituelle peut être un obstacle entre nous et Dieu. Nos éventuels talents, nos intérêts, nos passions, sont des obstacles s’ils nous détournent de l’essentiel, de Dieu et de notre prochain, s’ils nous les font oublier, s’ils prennent la première place dans notre vie.

Il nous est demandé de renoncer à tout ce qui pourrait être un obstacle dans notre chemin vers le Royaume. Comme le jeune homme de l’Evangile d’aujourd’hui nous sommes incapables de nous convertir au point de renoncer à tout ce qui nous empêche d’atteindre la perfection à laquelle nous sommes appelés. Nous sommes incapables de renoncer au péché que le Malin nous présente sous des aspects attrayants.

L’apôtre Pierre, dans l’Evangile de Matthieu, tous les apôtres, dans l’Evangile de Marc, sont également conscients de leur imperfection, mais le Christ les rassure, Il les félicite d’avoir tout abandonné pour Le suivre.

Nous sommes loin d’observer les commandements en permanence et nous n’avons pas renoncé à grand-chose pour suivre le Christ. Les apôtres étaient imparfaits, nous le sommes bien plus qu’eux. Il nous reste cependant un espoir – dans notre vie spirituelle, nous ne parviendrons jamais à rien par nos seules forces, mais l’Esprit est là pour nous soutenir dans nos efforts, pour nous aider à nous relever après chaque chute – et elles sont inévitables. L’humilité, la persévérance dans les efforts à fournir, l’absence du jugement d’autrui, le pardon des fautes, l’amour du prochain sont des passages obligés. La foi en la miséricorde divine, la foi en l’amour du Père qui attend les enfants prodigues que nous sommes feront le reste si nous faisons au moins le premier pas.

Alors, en ce début d’année liturgique, prenons de bonnes résolutions. Ne soyons pas trop ambitieux, ne soyons pas trop orgueilleux et fixons-nous des objectifs qu’il est possible d’atteindre, sans attendre le Grand-carême. Refusons le désespoir, ne soyons pas minés par nos chutes, il y en aura toujours, ne serait-ce que pour nous rappeler que nous avons besoin de l’aide de Dieu. Relevons-nous à chaque fois. Agissons comme si tout dépendait de nous tout en demandant à l’Esprit de compenser nos insuffisances.

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