Saint apôtre Jacques Mt 25, 14-30 2 Co 6, 1-10

Nous fêtons aujourd’hui l’apôtre Jacques, fils d’Alphée, l’un des douze apôtres et un événement non moins important pour notre paroisse – l’entrée en orthodoxie de François. L’entrée en orthodoxie n’est pas un reniement. C’est le résultat d’un cheminement et d’une réflexion spirituels. De notre point de vue, c’est un retour aux sources. Trois de nos archevêques n’ont pas été baptisés dans notre Eglise, trois de nos archevêques qui n’ont pas été élevés dans des familles orthodoxes ont été élus à la tête d’un archevêché de tradition russe, dépendant du Patriarcat de Constantinople – Monseigneur Georges Wagner, né dans une famille protestante allemande, Monseigneur Gabriel, né dans une famille flamande belge et Monseigneur Jean, notre archevêque actuel, né à Bordeaux dans une famille catholique. Monseigneur Gabriel a exprimé ici-même sa reconnaissance à l’Eglise catholique qui l’a formé et sans laquelle il ne serait pas entré en orthodoxie.

En fait, celle ou celui qui est reçu dans l’orthodoxie revient dans ce qu’a été l’Eglise indivise avant que de nouveaux dogmes aient été promulgués en Occident– ce n’est donc ni un reniement, ni une trahison, et l’on ne devient pas hérétique.  En quoi consiste cette entrée ? Dans la mesure où nous reconnaissons le baptême des catholiques et des protestants, dans la mesure où dans le symbole de la foi, dans le credo, nous « confessons un seul baptême », il est hors de question de les rebaptiser, s’ils prennent la décision d’être reçus dans l’Eglise orthodoxe.

Pour ce qui est de la chrismation qui, chez nous, suit immédiatement le baptême, elle correspond plus ou moins à la confirmation célébrée dans l’Eglise catholique. Elle est donc facultative pour l’entrée en orthodoxie, même si la confirmation ne recouvre pas exactement ce qu’est la chrismation. Les enfants baptisés et chrismés sont immédiatement admis à la communion. La notion d’âge de raison, n’a cours que pour la confession des péchés et cet âge varie en fonction des Eglises orthodoxes – il est plus tardif, par exemple, chez les orthodoxes d’Egypte.

            La réception en orthodoxie est un office court en une ou deux parties, selon qu’il est suivi ou non de la chrismation. Les baptisés qui ont déjà été confirmés demandent souvent à être chrismés, sans doute pour qu’il y ait un signe tangible de leur entrée en orthodoxie. Répondant aux questions du célébrant, le postulant affirme solennellement qu’il a pris librement la décision d’être reçu dans l’Eglise orthodoxe, il s’engage à être fidèle à la tradition et à la foi orthodoxes et promet l’obéissance aux canons, c’est-à-dire aux règles de l’Eglise, et à sa hiérarchie. Il renonce enfin à tout enseignement contraire à la foi orthodoxe et prononce le symbole de la foi, le credo, qui est identique à celui de l’Eglise catholique à une différence près – la formule concernant l’Esprit Saint est la formule originelle, sans l’ajout du filioque, ajouté progressivement par l’Eglise romaine, ajout qui a, malheureusement, abouti à la rupture de communion entre nos Eglises en 1054. Suivent les prières que l’on appelle prières initiales, celles que le prêtre prononce devant l’iconostase avant chaque liturgie, puis la prière d’absolution et la prière de l’onction avec le saint chrême, une huile parfumée, bénie à Constantinople par le patriarche, assisté de nombreux évêques, au cours d’une longue cérémonie. Viennent enfin les prières de conclusion à la Mère de Dieu et au Christ, puis la bénédiction finale.

Le filioque et les dogmes ultérieurs de l’Eglise catholique mis à part, c’est-à-dire celui de l’Immaculée conception de la Mère de Dieu et celui de l’infaillibilité papale, tout le reste est commun sur le plan dogmatique. Il y a de nombreuses différences d’usage et de discipline, mais il y a également des différences entre Eglises-sœurs orthodoxes. Pour rassurer les catholiques présents aujourd’hui – la discipline observée par les catholiques de rite oriental est la même que la nôtre et nous célébrons la même liturgie de Saint Jean Chrysostome.

Aujourd’hui notre communauté s’enrichit d’un nouveau membre qui a fréquenté la paroisse assez longtemps et s’est mis spontanément au service de personnes qui en avaient besoin, avant de prendre la décision de l’intégrer pleinement. Nous sommes très heureux de l’accueillir et lui souhaitons une belle progression spirituelle.

Ce contenu a été publié dans sermon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.